Portugal : nouvelle manifestation des syndicats contre la rigueur

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à Lisbonne, le 15 décembre 2012 (Photo : Henriques Da Cunha)

[15/12/2012 21:00:31] LISBONNE (AFP) Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Lisbonne, à l’appel des syndicats, pour protester une nouvelle fois contre la politique de rigueur menée par le gouvernement portugais sous la tutelle de l’UE et du FMI.

Le défilé organisé par la CGTP, la principale confédération syndicale du pays, a abouti en face du palais de la présidence de la République pour demander au chef de l’Etat, le conservateur Anibal Cavaco Silva, de ne pas promulguer la loi de finances pour l’an prochain.

Afin de ramener le déficit public à 4,5% du PIB, la coalition gouvernementale de centre-droit a adopté à la fin novembre un budget d’une rigueur sans précédent, marqué par une hausse généralisée des impôts.

Le président de la République doit décider la semaine prochaine s’il promulgue la loi de finances, s’il pose son véto ou s’il saisit la Cour constitutionnelle pour qu’elle se prononce sur la légalité des mesures inscrites au budget.

“Nous exigeons que le président entende le peuple et refuse ce budget”, a déclaré en tête de cortège le secrétaire général de la CGTP, Arménio Carlos, tenant une large banderole avec l’inscription “ce budget est un vol”.

Sous assistance financière de l’Union européenne et du Fonds monétaire international depuis mai 2011, le Portugal s’est engagé à mettre en ?uvre un vaste programme de rigueur et de réformes.

Mais alors que la récession s’accentue et le chômage atteint des niveaux record, touchant près de 16% de la population active et 39% des jeunes, le mécontentement populaire a sensiblement augmenté ces derniers mois.

“Un jeune aujourd’hui au Portugal ne peut pas construire sa vie sans l’aide de ses parents. Moi j’ai fait mes études et tout ce que le gouvernement me propose c’est de quitter mon pays”, s’indigne Diogo Jesus, de 23 ans.

“Nous avons deux enfants en âge scolaire et pas d’allocations, maintenant ma femme a perdu son travail… On en a marre, ce gouvernement doit partir”, lance Rui Barbosa, graphiste de 37 ans venu manifester en famille.