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| à Hanoï, le 27 septembre 2012 (Photo : Hoang Dinh Nam) |
[06/11/2012 13:06:11] BERLIN (AFP) Le constructeur automobile allemand BMW, numéro un mondial du haut de gamme, a dévoilé mardi des résultats record au troisième trimestre, supérieurs aux prévisions des analystes, mais s’est montré très prudent pour l’avenir, dans un contexte de plus en plus difficile.
Le groupe de Munich (sud) a enregistré un troisième trimestre record en terme de ventes, de chiffre d’affaires et de bénéfice.
Son bénéfice net trimestriel a augmenté de 16% à 1,29 milliard d’euros, surprenant les analystes du consensus réalisé par l’agence Dow Jones Newswires, qui tablaient sur une baisse.
Le constructeur a dégagé un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 18,8 milliards d’euros, pour un résultat opérationnel (Ebit) en hausse également de 14% à 2 milliards, là encore au-dessus du consensus.
Sa bonne performance s’explique par la forte croissance des ventes en Chine (+39%) et la poursuite de sa croissance en Amérique du Nord.
Il est également parvenu à compenser le recul des ventes dans les pays du sud de l’Europe, frappés par la crise, grâce à d’autres marchés sur le continent. Ses ventes dans la région ont crû de 2,6% entre juillet et septembre et de 0,8% sur les neuf premiers mois de l’année.
BMW, qui commercialise la marque au logo bleu et blanc ainsi que les petites citadines Mini et les luxueuses Rolls-Royce, a au final écoulé au troisième trimestre près de 435.000 voitures.
Fort de ces résultats, il a confirmé ses objectifs annuels en dépit des “vents contraires” qui commencent à se faire sentir, selon un communiqué.
“Nous sommes en chemin pour atteindre de nouveaux chiffres record en terme de volume de ventes et de bénéfices avant impôts en 2012”, a réaffirmé son patron, Norbert Reithofer, cité dans le communiqué.
Sauf aggravation inattendue de la situation économique, le groupe compte atteindre une marge opérationnelle dans le haut d’une fourchette comprise entre +8% à +10% en 2012. Cette même fourchette est valable au-delà de 2012.
“L’environnement dans lequel nous évoluons est de plus en plus dur”, a admis M. Reithofer lors d’une conférence téléphonique.
“La croissance recule nettement dans plusieurs pays, la concurrence devient pour cette raison de plus en plus intense et les risques continuent d’augmenter”, a-t-il détaillé.
Dans ce contexte, le groupe ne s’est pas risqué à une prévision pour 2013. “Il est à l’heure actuelle trop tôt pour en donner une”, a déclaré son directeur financier Friedrich Eichiner, qui préfère se concentrer sur le futur immédiat.
“Nous attendons pour le quatrième trimestre des risques pour le développement de notre activité”, a-t-il prévenu, évoquant la concurrence exacerbée qui affecte aussi le segment du haut de gamme et la dégradation continue de certains marchés européens.
Pour l’an prochain, BMW mise sur une stagnation en Europe, tandis que la dynamique en Chine et aux Etats-Unis devrait continuer de soutenir ses ventes.
La Chine va devenir un “marché normal”, escompte le patron du groupe, pour qui “on ne verra plus de croissance des ventes de 50 ou 60% même si le pays continuera d’offrir une hausse des ventes à deux chiffres”.
A la Bourse de Francfort, les investisseurs ont accueilli les résultats de BMW avec circonspection.
“Les objectifs pour 2012 devraient être atteints sans problème au vu des chiffres des neuf premiers mois”, estime Frank Schwope, de la banque LBBW. Mais l’année 2013 s’annonce pleine de défis pour BMW, relève-t-il.
La baisse plus forte qu’attendu de la marge opérationnelle de la division automobile du groupe au troisième trimestre (9,6% contre 11,9% un an plus tôt) a également laissé le marché sceptique.
La “peur pour les marges dans l’automobile” pourrait mener à des prises de bénéfices, jugent les analystes de Citi, même s’ils considèrent que l’action du groupe est correctement valorisée.
A 12H44 GMT, l’action BMW perdait 0,22% à 64,35 euros dans un indice Dax en hausse de 0,55%.



