Tunisie : Bras de fer ministère du Commerce-commerçants sur les prix des viandes…

Par : TAP

viandes-rouges-blanche-220.jpgLes syndicalistes représentant les bouchers et les commerçants des volailles en détail demandent au ministère du Commerce et de l’Artisanat l’arrêt immédiat de l’application du décret fixant les prix des viandes rouges et des poulets pendant le mois de ramadan, vu son incompatibilité avec le coût d’achat.

Ils ont appelé mercredi 1er août le gouvernement provisoire, au cours d’une conférence de presse tenue à Tunis, à dévoiler aux citoyens les prix réels de ces produits et à arrêter de coller l’étiquette de voleur aux commerçants qui n’appliquent pas des prix servant «des intérêts électoraux».

Les responsables de la Fédération nationale des bouchers et la Fédération nationale des commerçants des viandes blanches au détail ne sont pas parvenus à un accord avec le ministère du Commerce pour fixer les prix. Ils ont affirmé que le département n’a pas consulté les défenseurs des droits des bouchers sur la promulgation de ce décret.

Rappelons que le ministère du Commerce et de l’Artisanat avait publié, le 19 juillet 2012, un arrêté qui fixe les prix maximums pour la vente d’un nombre de produits de consommation, dont notamment les viandes rouges et blanches. Ces prix doivent être appliqués par les commerçants d’ici la fin du mois saint.

Le président de la Fédération nationale des métiers, El Habib Testouri, a affirmé que «les prix maximums fixés par l’arrêté du 19 juillet 2012 ne prennent pas en considération le coût de production, et l’accusation des commerçants de vol, ne se base pas sur des raisons solides”. Il a indiqué que l’augmentation des prix est le résultat d’un manque des stocks régulateurs, outre la hausse du coût de la production, ajoutant que les prix fixés par le ministère du Commerce seront appliqués sur la viande réfrigérée et congelée et non sur la viande ovine locale. 

L’arrêté a fixé le prix de vente d’un kilo de viande bovine désossée à 14,500 dinars, celui de la viande ovine à 14,800 dinars, et le prix de la viande de volaille à 4,900 dinars. Ces prix se révèlent au-dessous des prix d’approvisionnement, surtout pour les viandes blanches. Le représentant du secteur a présenté des factures d’achat affichant un prix de 5,100 dinars pour le kg.

Le président de la Chambre nationale des commerçants de la viande blanche au détail, Mohsen Kharrat, a précisé que «les commerçants se sont engagés à appliquer la tarification du ministère du Commerce, sur la base de la réduction des prix de vente dans les abattoirs. Mais ceci ne s’est pas avéré, ce qui les a placés face à un dilemme, soit vendre ces produits à un prix inférieur à leur valeur, soit subir des sanctions. Selon le président de la Chambre nationale des bouchers, Sadek Hilouani, l’augmentation des prix de viandes rouges est imputée à la réduction du nombre des ovins en raison des opérations de contrebande, en plus de la réduction de la production au cours de cette période et l’augmentation des prix de fourrages.

Afin de faciliter l’écoulement des viandes rouges, Hilouani a proposé que le ministère du commerce importe des quantités supplémentaires d’ovins pour couvrir la demande locale dans les régions intérieures et permettre à la société Ellouhoum d’acheter les quantités nécessaires d’ovins auprès des marchés et de les vendre aux bouchers pour qu’elles soient écoulées, selon les prix qui ont été décidés dans l’arrêté.

En Tunisie, environ 8 mille bouchers sont en activité, dont la plupart manquent des moyens qui leur permettent de congeler les viandes. Les viandes rouges gelées sont consommées dans les gouvernorats de Grand Tunis, alors que les autres gouvernorats consomment la viande ovine.

WMC / TAP