Veolia, en pleine restructuration, lance de nouvelles mesures d’économies

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actionnaires, le 16 mai 2012 (Photo : Eric Piermont)

[02/08/2012 07:54:48] PARIS (AFP) Le géant français des services Veolia Environnement, en pleine restructuration, va se serrer un cran plus fort la ceinture devant la détérioration économique, avec un gel d’investissements et des réductions de coûts accrues.

Veolia, qui a constaté “une détérioration du contexte économique à partir d’avril 2012”, a annoncé dans un communiqué jeudi qu’il relevait de 50 millions d’euros son objectif d’économies en 2013 et 2015 et renonçait à 500 millions d’euros d’investissements cette année et l’an prochain.

Au premier semestre, le numéro un mondial de la gestion de l’eau, également spécialiste des déchets, est repassé dans le vert avec un bénéfice net de 153 millions d’euros, grâce notamment aux premiers effets de la restructuration enclenchée depuis décembre.

L’an passé à la même période, Veolia avait subi une perte nette de 67 millions.

“Les revenus du semestre sont en croissance”, a relevé le PDG, Antoine Frérot, tout en soulignant que “la détérioration de l’environnement économique, en particulier en Italie et en France” avait “pesé sur les résultats”.

“Compte tenu de ce contexte difficile, nous avons décidé d’accroître nos efforts de réductions des coûts et des investissements”, a-t-il expliqué.

A périmètre et taux de change constant, le chiffre d’affaires de Veolia affiche une croissance de 1,6% au premier semestre à 14,78 milliards. Mais en prenant en compte les premières cessions décidées par M. Frérot, il recule de 9%.

Lors d’une conférence téléphonique, M. Frérot a indiqué que la dégradation économique avait particulièrement affecté la filiale de services énergétiques Dalkia en Italie ainsi que le marché des déchets en Europe et le prix des matières recyclées, sensibles à l’activité industrielle.

Incertitude sur Veolia Transdev

“L’environnement économique est difficile mais c’est dans ce cadre que nous avions préparé le plan” stratégique qui se déroule “comme prévu”. Les difficultés économiques “montrent que notre plan de transformation était pleinement justifié” et “nécessaire”, a-t-il fait valoir.

Veolia a lancé en décembre 2011 un plan de restructuration visant à ramener son importante dette, reliquat des acquisitions menées notamment sous l’ère d’Henri Proglio à la tête du groupe, sous la barre des 12 milliards d’euros.

L’ex-Générale des Eaux (et ex-Vivendi Environnement) a déjà vendu pour près de 3 milliards d’euros d’importantes activités, dans l’eau, au Royaume-Uni, et dans les déchets, aux Etats-Unis.

La troisième cession prévue, la plus significative mais aussi la plus délicate, est celle de sa filiale de transport collectif Veolia Transdev, codétenue à 50-50 avec la Caisse des Dépôts (CDC).

A ce sujet, M. Frérot a rappelé que l’institution financière publique s’était opposée à l’offre d’un investisseur financier (le fonds Cube de Natixis, selon des sources concordantes) et que les deux entités tentaient actuellement de trouver une solution.

“Nous sommes donc en discussions actives avec la Caisse pour élaborer une solution alternative qui permettrait à Veolia de récupérer la plus grande partie de l’investissement qu’elle a effectué dans le transport le plus rapidement possible”, a expliqué le patron.

Il s’est néanmoins refusé à s’engager sur un retrait de Veolia Transdev avant la fin de l’année, comme l’attendent certains analystes.

Le patron de Veolia vient lui même de survivre en mars à une tentative de débarquement imputée à son prédécesseur Henri Proglio, toujours administrateur. Ce psychodrame s’est traduit par d’importants remaniements du conseil d’administration et de la direction du groupe.