
Et le représentant du groupe d’ajouter que le discours de Hayett Trabelsi, secrétaire générale de la Fédération générale des métiers et services, confirme cette hypothèse, elle qui annonçait «une victoire décisive contre Néji Mhiri après 20 ans de militantisme». Ses propos, dit-il, ont contribué à manipuler facilement le personnel de la société. «D’ailleurs, les cinq revendications ne concernaient dès le début que la société Meublatex Commerciale, mais le syndicat de base a appelé dans son avis pour une grève générale dans toutes les sociétés du groupe, ce qui est illégal puisque chaque société est entièrement indépendante juridiquement», ajoute-t-il.
Pour sa part, Sofiene Tlili, conseiller juridique du groupe Meublatex, a tenu à préciser que «ce qui se passe à Meublatex est sans doute une affaire politique où M. Mhiri fait l’objet d’une campagne de dénigrement scandaleuse planifiée et menée par plusieurs syndicalistes». L’avocat s’est interrogé également sur la date et la durée de la grève observée par certains employés ainsi que sur les communiqués publiés par le syndicat. «Est-ce que ce seulement 18 mois après de la révolution que les syndicalistes de Meublatex se sont rendu compte de leurs revendications? Est-ce que c’est honnête de décider une grève de trois jours dans une entreprise industrielle pendant la haute saison?», s’interroge M. Tlili pour qui les slogans et les écritures qui apparaissaient le premier jour de la grève et les communiqués distribués par le syndicat confirment la théorie de complot qui vise Néji Mhiri en personne.
D’ailleurs, dès le deuxième jour de la grève, le nombre des grévistes s’est sensiblement réduit parce que, dit-il, la plupart des employés ont compris qu’ils ont été manipulés par le syndicat et ont, par conséquent, signé une pétition pour retirer la confiance de leur représentation syndicale. «Le troisième jour, environ 100 personnes seulement ont observé la grève, lesquelles ont tout fait pour empêcher les camions d’entrer dans l’usine, et donc entraver la reprise de l’activité à l’usine».
S’agissant du communiqué de l’UGTT publié mardi 3 courant et faisant appel à une grève sectorielle dans la région du Sahel, M. Bouguerra a indiqué que la grève de solidarité n’existe pas en Tunisie et elle est strictement interdite par la loi. De même, le conseiller a fait savoir que 95% des employés ont regagné leurs postes de travail dans un environnement social calme. «L’UGTT doit reconnaître qu’elle a perdu la bataille contre Meublatex. Le groupe emploie directement plus de 3.000 personnes, et environ 12.000 emplois indirects. Donc je ne pense pas que le succès que connaît le groupe Meublatex depuis sa création en 1972 ait été fondé sur l’absence des droits de ses employés», affirme M. Bouguerra.


