Assurance-vie : décollecte nette de 1,5 milliard d’euros en mai

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assurances (FFSA), le 26 janvier 2009 (Photo : Bertrand Guay)

[27/06/2012 11:46:14] PARIS (AFP) L’assurance-vie a connu une décollecte nette (retraits supérieurs aux versements) de 1,5 milliard d’euros en mai, la plus importante enregistrée depuis décembre, selon des chiffres de l’Association française de l’assurance (Afa) publiés mercredi.

Après un mois d’avril quasiment à l’équilibre (-0,1 milliard d’euros), qui pouvait laisser espérer une forme de stabilisation, mai confirme que le secteur reste en proie à l’incertitude.

Il s’agit de la neuvième décollecte nette sur les dix derniers mois.

Le mauvais mois de mai s’explique en grande partie par la baisse des versements, qui s’affichent en repli de 11% par rapport à avril et de 24% par rapport à mai 2011, à 8,3 milliards d’euros.

En revanche, les retraits n’enregistrent qu’une légère baisse de 1% à 9,5 milliards.

Depuis le début de l’année, la décollecte nette atteint 3,6 milliards d’euros.

Le total des sommes déposées sur des contrats d’assurance-vie a diminué, passant de 1.375,6 milliards d’euros fin avril à 1.363,7 milliards fin mai, selon l’Afa, qui regroupe les deux principales fédérations d’assureurs, la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema).

“La phase dans laquelle nous sommes impose la vigilance et la prudence”, a déclaré le président de la FFSA, Bernard Spitz, lors d’une conférence de presse.

L’assurance-vie est victime d’une conjoncture très difficile, marquée par une préférence des épargnants pour l’épargne de court terme, compte tenu de l’incertitude ambiante.

Elle pâtit également de l’attentisme traditionnellement associé à une année électorale, les épargnants s’inquiétant de l’évolution possible du régime fiscal de l’assurance-vie.

Le nouveau président de la République, François Hollande, a prévu d’appliquer le barème de l’impôt sur le revenu aux contrats de moins de huit ans et de laisser la fiscalité inchangée au-delà.

Rappelant cette promesse, M. Spitz a estimé “important que tout engagement à moyen terme, ne serait ce qu’au-delà de quatre ans, (soit) conforté”.

“Les épargnants n’aiment ni l’incertitude, ni l’inconstance”, a-t-il prévenu. “A chaque fois que des éléments de doute se profilent à l’horizon, les épargnants réagissent négativement, mais aussi rapidement”, a-t-il martelé.

A ces deux facteurs défavorables s’ajoutent le vieillissement de la population et l’arrivée de la génération “baby-boom” à l’âge de la retraite, ce qui incite davantage d’épargnants à utiliser tout ou partie des sommes déposées sur leurs contrats.

Depuis le début de l’année, le chiffre d’affaires de l’assurance-vie est en baisse de 13%, un rythme proche de celui de 2011 (-12%), qui avait cependant été marqué par deux périodes très différentes, avant et après l’été.

A l’instar de 2011 également, l’assurance dommage tire, en revanche, son épingle du jeu, avec une croissance de 4% sur les cinq premiers mois de 2012, une allure identique à celle de l’an passé, selon des chiffres publiés mercredi par la FFSA.

L’assurance dommage est soutenue par le segment des particuliers, qui croît de 4,5% alors que le segment entreprises se contente de 3%.

Par branche, tous les marchés sont en croissance, l’assurance multirisque habitation (MRH) étant particulièrement en vue (+6%).