L’allemand Asantys Systems veut surfer sur la vague tunisienne des énergies renouvelables

ansystem-solar-220.jpg«La région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) va attirer d’importants investissements dans les énergies renouvelables en 2012». Cette prédiction du cabinet Ernst & Young, dans un rapport publié en mars dernier, est en train de se confirmer.

En effet, qu’ils viennent de l’extérieur ou de l’intérieur, les investissements dans ce secteur prometteur sont en train de se multiplier. Après tant d’autres, une société allemande vient de créer une filiale en Tunisie. Il s’agit de Asantys Systems, dont la branche tunisienne s’appelle Asantys Systems Tunisie qui aura pour objet «le dimensionnement, la conception technique des systèmes de production d’énergies à base des énergies renouvelables».

Asantys Systems est une société allemande spécialisée dans l’intégration de systems solaires, du planning à l’installation/maintenance, en passant par le choix des composants, le stockage/emballage des équipements, la logistique, et l’installation d’un système.

Asantys Systems compte quatre associés, dont une tunisienne, Manel Naceur qui, grâce à une bourse de l’Etat tunisien, a pu effectuer ses études supérieures en Allemagne. Après avoir décroché un diplôme en ingénierie électrique et technologie de l’information, de l’Université Karlsruhe, elle a travaillé pour Solar23, comme directeur technique du département des systèmes hors réseau, en charge en particulier des marchés africain et du Proche et Moyen-Orient.

L’implantation de cette société en Tunisie n’est ni fortuite ni exceptionnelle. Car déjà, importantes avant le 14 janvier 2011 –avec 260 entreprises, totalisant près de 200 millions d’euros d’investissements, l’Allemagne est le troisième investisseur en Tunisie, derrière la France et l’Italie- les relations économiques tuniso-allemandes prennent plus d’importance depuis, dans le sillage de l’engagement accru, tant politique qu’économique, de l’Allemagne dans le pays qui a initié la première révolution arabe.

Cette accélération est particulièrement perceptible –et bien avant la chute du régime Ben Ali- dans un domaine où l’Allemagne fait figure de champion: les énergies renouvelables où la coopération tuniso-allemande ne date pas d’hier. En effet, ce secteur fait l’objet d’échanges et de rencontres dont la septième édition s’est tenue fin novembre dernier à l’initiative de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie) et sous le haut patronage du ministère allemand de l’Economie et de la Technologie, et a été marquée par la visite d’une délégation de l’industrie allemande opérant dans le secteur de l’énergie solaire.

En janvier 2012, lors d’une visite en Tunisie, le ministre fédéral des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, signe avec son homologue tunisien, Rafik Abdessalem, deux accords de coopération, l’un dans la formation initiale et continue, et l’autre dans le domaine des énergies.

Un mois plus tard, en février de cette année, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères tunisien de proposer, lors d’une visite à Berlin, un programme de partenariat entre les Chambres de commerce et d’industrie et l’organisation d’une manifestation sur les énergies renouvelables dans le sud du pays.

Enfin en mars dernier, la Tunisie et l’Allemagne ont réitéré, lors d’une visite de Mme Cornelia Peiper, ministre déléguée allemande aux Affaires étrangères, leur volonté de renforcer leur coopération dans les domaines des énergies renouvelables et de l’industrie, à travers notamment l’initiative Desertec.