Tunisie : Taux d’augmentation des salaires… la difficile entente entre gouvernement et l’UGTT

Par : TAP

La porte à la négociation sur les majorations salariales demeure ouverte, et le gouvernement compte sur le patriotisme de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), vient d’affirmer le ministre chargé des Affaires économiques et sociales, Ridha Saidi, lors d’un entretien accordé à la TAP. Il a ajouté que «la priorité sera accordée, lors des négociations sociales, au règlement de dossiers tels que la sous-traitance et l’emploi précaire ainsi qu’au parachèvement des conventions sectorielles».

Dans ce cadre, M. Saidi appelle l’UGTT à tenir compte de la forte pression exercée sur le budget de l’Etat, estimant au passage qu'”il est possible de parvenir à des compromis sans recourir à la grève. Certaines revendications sont négociables alors que d’autres sont nettement au-dessus des moyens dont dispose actuellement le pays”.

Le ministre a précisé que le gouvernement, qui comprend parfaitement les revendications des salariés, accorde, actuellement, la priorité aux chômeurs et aux catégories vulnérables à travers la consécration des attributs d’un développement équilibré. Un objectif qui, selon lui, nécessite la mobilisation de gros moyens pour la réalisation de projets dans les différentes régions.

M. Saidi a égement affirmé que toutes les informations relatives aux ressources de l’Etat et à ses dépenses ainsi qu’aux dossiers urgents à régler (emploi, développement et promotion des catégories faibles), ont été communiquées à la centrale syndicale en toute transparence depuis le début des négociations.

Pour le gouvernement, il est possible de s’entendre sur la majoration des salaires à condition qu’elle soit applicable sur trois ans. Mais l’organisation ouvrière exige une augmentation immédiate et sur une année seulement, sous prétexte que le gouvernement actuel est provisoire et qu’il est tenu de négocier uniquement les augmentations au titre de 2012, explique le ministre. A ce titre, M. Saidi indique que le gouvernement est concerné aussi bien par le budget de 2012 que par celui de 2013.

A noter qu’en 2011, le taux des majorations salariales a atteint environ 17%, tandis que la production a baissé de 2,2%, ce qui entraînera un déficit structurel et un accroissement du taux d’inflation.

WMC/TAP