Tunisie : Quel modèle de répartition ? (Conclusion)

Par : Autres

CONCLUSION

Terminons en revenant sur un libellé qui recouvre un vaste débat susceptible
d’être segmenté pour des investigations ultérieures. Les politiques de revenu
dominent actuellement le devant de la scène dans les débats politiques et
économique.

Ce travail en détaille les quelques domaines d’intervention.

Dans ce travail nous avons tenté de répondre à la question de savoir comment
augmenter le
pouvoir d’achat?

A court terme, une actualisation du barème de l’impôt sur le revenu ainsi que le
renforcement de la concurrence et la maitrise de l’inflation permettent des
gains de pouvoir d’achat non négligeable. Ma conviction est qu’une concurrence
plus forte et plus saine entre les acteurs économiques résulte en un pouvoir
d’achat accru pour le consommateur.

A plus long terme, les marges de manœuvre sont considérables car il est possible
de modifier la répartition du PIB. Le partage entre salaires et profits doit
faire l’objet de négociations salariales et donc d’un rapport de force qui est
actuellement à la défaveur des salariés si on considère le taux très élevé de
chômage.

On notera également qu’à terme, une réforme fiscale rigoureuse offrira des
marges de manœuvre budgétaire, permettant une nouvelle politique de
redistribution plus équitable.

De toute manière, Si on veut opérer une redistribution des richesses, ce qui est
parfois légitime, cela ne devrait pas se faire à travers les salaires. La
fiscalité est l’instrument adéquat et elle a l’énorme avantage de pouvoir ne pas
interférer sur le coût du travail. Si l’Etat estime qu’il peut le permettre,
c’est dans cette voie qu’il faudrait aller afin de ne pas affecter davantage le
marché du travail. N’oublions pas que l’objectif affiché doit être la lutte
contre le chômage.

L’autre marge de manœuvre, c’est la croissance. En effet, pour qu’il y ait
répartition de richesses, il faut qu’il y ait création de richesses et donc
croissance économique. En outre, les gains de pouvoir d’achat sont le fruit de
la croissance économique et ne se décrètent pas.

En effet, sans croissance du PIB, pas de hausse possible du pouvoir d’achat.
Seules donc la croissance économique et bien sûr la répartition du revenu
permettront l’amélioration ou induiront au contraire la dégradation du pouvoir
d’achat.

Au final et de manière structurelle, seuls les gains de productivité peuvent
permettre une amélioration du le pouvoir d’achat, à tous les niveaux de revenu
et il est souhaitable que des mécanismes sociaux veillent à assurer une juste
redistribution. La vraie bataille pour le pouvoir d’achat passe inévitablement
par une croissance plus forte, plus équilibrée et créatrice d’emploi.

Pour reprendre des éléments d’un slogan de campagne bien connu, il nous faut
“travailler plus à l’amélioration de la productivité pour gagner plus et
redistribuer plus”.