Tunisie – Sfax : Qui veut tuer ce bébé de la révolution nommé “Syphax Airlines“

Par : Autres

syphax-airlines-190412.jpgOn croit savoir que le fondateur de la compagnie Syphax Airlines a récemment entrepris des contacts à haut niveau suite au refus de la compagnie nationale Tunisair d’assurer le handling ou la manutention pour les avions de cette nouvelle compagnie à l’aéroport de Tunis-Carthage.

Bébé de la révolution, Syphax Airlines, qui projette de commencer ses dessertes le 29 avril après l’annonce de sa création il y a neuf mois, a programmé suite aux autorisations qu’elles a pu avoir des services compétents du ministère du Transport des vols quotidiens de Sfax vers Paris, mais également 5 vols par semaine de Tunis vers la capitale française, en plus des vols sur Nice, Marseille, Lyon et d’autres destinations.

Pour assurer une certaine complémentarité entre le secteur privé et le secteur public, et dès les premières étapes de la constitution de la compagnie, le fondateur de la compagnie a eu des contacts avec les responsables de Tunisair qui assurera le handling à l’aéroport de Tunis-Carthage pour sa “jeune sœur“ qui a même avancé un acompte sur ces services. Le coût global du contrat de handling serait de l’ordre de 5 à 7 millions de dinars par an pour la compagnie nationale.

Cependant, et selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le syndicat de Tunisair déclare son refus d’assurer ces services à Syphax Airlines et exerce une pression sur la direction générale de la compagnie pour rompre le contrat de manutention. Selon ce document, Tunisair ne devrait pas aider les concurrents, estimant que si cette nouvelle compagnie devait desservir la capitale française elle pourrait causer des préjudices financiers à la compagnie nationale. Mais certains soulignent qu’il s’agit-là d’une courte vue d’esprit et que cela ne reflète pas la réalité, étant donné que Syphax Airlines n’aura que 0,5% de part de marché avec environ 50.000 voyageurs par an sur les 3 millions que transportent la compagnie nationale (sachant que la flotte de Syphax Airlines est composée de 2 Airbus seulement).

D’ailleurs, les compagnies étrangères assureront ces services à Syphax Airlines sur les aéroports étrangers, et Tunisair sera obligée d’assurer ces mêmes services aux compagnies étrangères surtout celles qui, d’ici le mois de juin prochain, vont desservir Tunis-Carthage, à l’instar d’Air Azur , Air Méditerranée et Transavia qui n’ont pas attendu l’ouverture du ciel tunisien annoncée pour 2013 pour se procurer une part de marché. Alors que les avions de Tunisair atterrissent à Orly, ceux de Syphax Airlines vont utiliser Roissy Charles de Gaule. On peut comprendre la position de Tunisair de refuser à cette nouvelle compagnie de bénéficier des avantages de ses contrats d’assurances, mais lui refuser l’utilisation d’un des aéroports nationaux, on ne comprend pas.

Quelle image va-t-on donner aux investisseurs étrangers avec une telle décision? Et qui veut asphyxier le premier «bébé aérien» de la révolution? En d’autres termes, qui veut tuer les bonnes initiatives?

Syphax Airlines n’est pas seulement le projet d’une personne mais celui de toute une région. Une région qui veut, grâce à la révolution, reprendre son dynamisme après tant d’années de marginalisation.