Tunisie : La situation sociale tend à se stabiliser (Khelil Ezzaouia)


khelil-31032012-art.jpgDevant les adhérents de la Tunisian British Chamber of Commerce (TBCC), le
ministre des Affaires sociales s’est montré confiant et s’est voulu rassurant
sur la situation sociale dans le pays. Qui, affirme-t-il, tend à se stabiliser
depuis la prise de fonction de l’actuel gouvernement.

Invité par la Tunisian British Chamber of Commerce
(TBCC) jeudi 29 mars 2012 à
un petit déjeuner-débat, Khelil Ezzaouia, ministre des Affaires sociales, savait
probablement qu’il allait au devant d’une franche explication sur l’impact de
l’environnement social –celui de la Tunisie post 14 janvier 2012- sur la
compétitivité des entreprises. Car la TBCC, présidée par Hassine Doghri, compte
parmi ses membres des sociétés qui ont beaucoup souffert de l’explosion des
revendications et, partant, des troubles sociaux au cours des quatorze derniers
mois. Parmi lesquelles, British Gas Tunisia, qui en a vu de toutes les couleurs
non pas par le fait de ses employés mais des habitants de Nakta relevant de la
délégation de Mahres qui ont multiplié les sit-in pour exiger de la filiale
tunisienne de British Gas qu’elle leur donne du travail et fasse plus pour le
développement de leur région.

Ce n’est donc peut-être pas par un pur hasard que la TBCC a choisi d’exprimer
ses interrogations et inquiétudes par le biais de Mehdi Ben Abdallah,
vice-président de cette Chambre et de British Gas Tunisia. Qui est allé droit au
but: «Nous comprenons la difficulté de la situation sociale et les demandes de
gens en manque d’opportunités de travail. Mais il est important pour la Tunisian
British Chamber of Commerce de défendre les intérêts de ses membres en essayant
de comprendre votre vision pour améliorer cet environnement difficile qui rend
les opérations de nos adhérents plus difficiles».

«La situation sociale dans le pays y provoque un sentiment d’incertitude et
d’inquiétude au sein de la population», admet le membre du gouvernement. Avant
de faire remarquer qu’à l’étranger «on perçoit la Tunisie de manière totalement
différente.

«Lors de récents voyages en France et en Italie, j’ai vu que les gens y pensent
que le processus tunisien est sur la bonne voie et qu’il faut juste bien
manœuvrer pour que cela s’y passe bien sur les plans économique et politique»,
observe le ministre des Affaires sociales.

Motif de cette perception plutôt optimiste et positive? Ses interlocuteurs,
souligne M. Ezzaouia, lui ont rappelé que «tous les pays ayant connu une phase
de transition vers la démocratie sont passés par les mêmes difficultés».

Mais si le ministre des Affaires sociales paraît confiant et se veut rassurant
pour les investisseurs, c’est parce que, selon lui, une certaine «stabilisation
se fait sentir dans le pays depuis l’entrée en fonction de l’actuel
gouvernement. En effet, «de 60.000 en décembre 2011, le nombre de journées de
travail perdues est passé à seulement 10.000 en janvier 2012, et depuis la fin
février, nous avons retrouvé le rythme de grèves de 2010».

D’où vient alors ce sentiment –pour ne pas dire la conviction- d’un grand nombre
de Tunisiens que la situation a plutôt empiré au cours des dernières semaines
tant sur le plan social qu’en matière de criminalité? Pour le ministre Ezzaouia,
cette impression provient du fait que «jadis systématiquement passés sous
silence par tous les médias, les sit-in et autres actes de violence –comme les
affrontements entre deux familles à Gafsa- sont couverts par la télévision».

Moralité: «La société doit s’habituer aux grèves et autres actes de violence et
au fait que les médias en parlent en toute transparence –ce qui est le propre
des pays démocratiques».