Tunisie : L’intelligence économique ou comment entrer en stratégie?

Les entreprises tunisiennes sont-elles réellement préparées à l’intelligence
économique
? Une question stratégique de laquelle dépendra la réussite du Réseau
tunisien d’intelligence et de veille technologique qui vient d’être mis en
place.

Selon un responsable de communication d’un grand groupe tunisien, il s’agit
premièrement de développer l’esprit d’initiative face aux enjeux que présente
l’économie mondiale.

L’intelligence économique est un processus à entamer pour toute entreprise
voulant développer sa compétitivité et sa stratégie commerciale à l’export.
«Dire que les entreprises tunisiennes ont assez de problèmes en interne pour
consacrer une partie de leur activité à la veille et l’intelligence économique
n’est pas correct. Au contraire, ceci pourra remédier à des difficultés
structurelles et améliorer leurs prestations», nous dit notre interlocuteur.

Pour Philippe Leclerc, conseiller expert en intelligence économique
internationale à l’Assemblée des Chambres françaises de commerce et d’industrie,
le véritable enjeu de l’intelligence économique est d’entrer en stratégie. «Il
faut lire le monde autrement. L’intelligence économique est au cœur du
processus. C’est un travail complexe qu’on ne peut pas y échapper. Il faudra
chercher et trouver la diversification et la différenciation», affirme-t-il.

L’intervenant évoque le cas de la Chine qui a pu devenir une force économique et
un concurrent aux économies les plus développées. «Il ne s’agit plus de parler
du made in China mais du made by China», lance-t-il. La coopération avec ce
genre de marché est très utile pour comprendre leur fonctionnement et le modèle
économique sur lequel il se base.

L’appui de l’Etat est également crucial pour la réussite de la mise en place des
outils de l’intelligence économique, formulé par une politique publique
adéquate. Cette politique servira non seulement à encourager l’adhésion des
entreprises à ce processus mais aussi à la protéger des aléas du marché et des
risques en mettant des barrières à l’entrée. D’ailleurs, l’adhésion des
structures publiques au processus est très important pour être «up to date».
Pour M. Leclerc, ceci est aussi impératif pour garantir au mieux l’autonomie
stratégique du pays par la maîtrise d’activités structurantes.