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| érence de presse à Paris le 15 février 2012 (Photo : Eric Piermont) |
[15/02/2012 19:07:10] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën va se serrer encore plus la ceinture, réduire ses investissements et se séparer d’actifs en 2012 pour compenser les pertes de son activité automobile l’an dernier, une cure dont le groupe assure qu’elle n’aura pas d’impact supplémentaire sur l’emploi.
Le premier constructeur automobile français a vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, à 588 millions d’euros. Il avait réussi à repasser dans le vert en 2010 après deux années de pertes consécutives liées à la crise.
Le chiffre d’affaires a progressé de 7% à 59,9 milliards d’euros.
La mauvaise performance de l’an passé est à imputer à sa branche automobile, la plus importante, en perte opérationnelle courante de 92 millions d’euros sur l’année (contre un bénéfice de 621 millions en 2010).
Ses autres activités (l’équipementier Faurecia contrôlé à 57%, le transporteur Gefco et sa banque PSA finance) sont en revanche bénéficiaires.
Ces annonces ont été sanctionnées par l’agence de notation Moody’s qui pourrait baisser la note de la dette du constructeur, tandis que le titre Peugeot a clôturé en queue du CAC-40 mercredi à la Bourse de Paris, en recul de 6,98% à 14,06 euros, dans un marché en hausse de 0,44%.
Encore très dépendant de l’Europe, PSA a souffert de la dégradation des marchés automobiles dans le sud du continent et de la guerre des prix dans le secteur des petites voitures.
Il a aussi pâti de difficultés d’approvisionnement liées au séisme au Japon, puis à l’arrêt des livraisons de vis par son fournisseur Agrati.
L’année 2012 s’annonce aussi sombre, avec un marché automobile français attendu par PSA en repli “de l’ordre de 10%” et un marché européen en baisse d’environ 5%.
Conséquence, le groupe va renforcer ses mesures d’économies. Il a lancé en 2009 un plan sur trois ans portant sur 3,7 milliards d’euros en tout, auquel s’était ajouté un paquet de 800 millions pour 2012 prévoyant la suppression de 6.000 postes en Europe, dont 4.300 en France.
Son principal syndicat, la CGT, a demandé le retrait de ce plan et critiqué le montant des dividendes.
A présent, PSA veut atteindre un milliard d’économies sur l’année. “Ces 200 millions d’euros supplémentaires sont sans impact en termes d’emploi”, a assuré mercredi le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon.
PSA compte vendre des actifs pour 1,5 milliard d’euros. Ce montant inclut la vente du loueur National-Citer, annoncée pour 440 millions d’euros.
Il veut se séparer de biens immobiliers pour 500 millions d’euros via des “lease back” (vente à une société de crédit-bail qui les lui louera). Il espère tirer environ 500 millions d’euros de l’ouverture du capital de Gefco, même si PSA n’a pas encore décidé quelle part il cédera, selon le président du directoire Philippe Varin.
Le constructeur va également réduire ses stocks et la voilure dans les investissements pour l’automobile.
Après avoir reporté ses projets d’installation en Inde, il va maintenant repousser “un certain nombre d’augmentation de capacités” et arrêter des projets jugés non profitables, a indiqué M. Varin.
M. Varin a une nouvelle fois pointé des problèmes de surcapacité en Europe dans les petites voitures, alors que le sort du site d’Aulnay (Seine-Saint-Denis), qui fabrique la Citroën C3, reste incertain. “Cette réduction des capacités est absolument inévitable” en Europe, a-t-il insisté.
Le groupe ne compte pas sur une alliance avec un autre constructeur pour se redresser, selon son patron. PSA estime que les critères nécessaires à un mariage ne sont pas remplis.
Dans ce contexte, “notre stratégie de mondialisation et de montée en gamme est plus que que jamais nécessaire”, a argumenté M. Varin, qui mise sur l’Amérique latine, la Russie et la Chine, et se fixe aussi pour priorité cette année un désendettement significatif.



