Chine : rappel de 54 TGV de la ligne Pékin-Shanghai

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ékin, le 11 août 2011 (Photo : Peter Parks)

[12/08/2011 05:36:30] PEKIN (AFP) Cinquante-quatre trains à grande vitesse de la ligne Pékin-Shanghai récemment inaugurée ont été rappelés pour “problèmes techniques”, a annoncé vendredi leur constructeur, une compagnie étatique chinoise.

L’annonce faite par la China CNR Corp intervient après la décision du gouvernement chinois de suspendre tout nouveau projet de construction dans les chemins de fer, trois semaines après la collision meurtrière de deux TGV dans l’est du pays.

“China CNR Corp (…) rappelle 54 trains à grande vitesse fabriqués par nos filiales et qui sont déjà en opération, pour des analyses systématiques des causes de certains problèmes techniques”, a indiqué la compagnie dans un communiqué à la Bourse de Shanghai.

Le rappel, qui va affecter environ un quart de la desserte, va permettre de “mener une révision pour assurer la qualité et la sûreté” des trains, explique le communiqué, qui a été approuvé par le ministère des Chemins de fer.

La Chine avait annoncé jeudi qu’elle suspendait tout nouveau projet de construction dans les chemins de fer, une collision meurtrière de deux TGV ayant suscité de graves inquiétudes sur la sécurité de son réseau en plein essor.

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évacués après la catastrophe ferroviaire de Wenzhou, le 24 juillet 2011 en Chine

Le 23 juillet, la collision de deux TGV, apparemment due à une défaillance de signalisation lors d’un orage, avait fait 40 morts près de Wenzhou (est) — le pire accident ferroviaire en Chine depuis 2008.

Le gouvernement chinois a également décidé d'”étudier de manière approfondie” les projets déjà approuvés et a limité la vitesse des TGV.

La ligne à grande vitesse reliant Pékin à Shanghai, lien symbolique entre la capitale politique et la capitale économique de la Chine d’un coût de construction de 33 milliards de dollars, avait été inaugurée en fanfare fin juin en présence du Premier ministre Wen Jiabao.

Mais divers problèmes techniques, comme des pannes d’électricité, de fréquents retards et un manque d’affluence de passagers ont marqué ses débuts, a indiqué vendredi le 21st Century Business Herald.

Tan Xiaofeng, porte-parole de China CNR Corp, a expliqué à cette publication que les trains étaient rappelés en raison de défauts dans certains équipements et que la compagnie partagerait les coûts avec ses fournisseurs, tels l’allemand Siemens.

La catastrophe de Wenzhou avait déclenché un flot de messages sur l’internet où des Chinois ont accusé le gouvernement de sacrifier leur sécurité au développement économique effréné du pays.

Même le très officiel organe du Parti communiste, le Quotidien du Peuple, avait averti que le PIB de la Chine ne pouvait être “taché de sang”.

Fière de sa technologie acquise grâce à des transferts étrangers, la Chine avait entrepris d’exporter du matériel pour la grande vitesse, s’affrontant sur le marché mondial avec des multinationales comme le français Alstom, le canadien Bombardier et l’allemand Siemens.