Délocalisation : Pourra-t-on convaincre Yazaki de rester en Tunisie?

Par : Tallel

Abdelaziz Rassaa, ministre de l’Industrie et de la Technologie, Abderrazak
Zouari, ministre du Développement régional, Zafer Uran Zaman, directeur général
du groupe
Yazaki, et Philippe Sclinger, directeur général de la société Yazaki à
Tunis se sont rencontrés mercredi 6 juillet à Tunis. Pour une réunion de crise?
C’est tout comme. En tout cas, les activités du groupe à la lumière des
événements qui secouent la région de Gafsa ont été au centre des discussions des
quatre hommes.

D’ailleurs, le ministère de l’Industrie et de la Technologie a rendu un
communiqué juste après la rencontre dans lequel on lit: la réunion «a permis de
discuter le développement des activités de la société Yazaki à Gafsa et des
moyens de renforcer les exportations de ce groupe spécialisé dans la fabrication
de faisceaux de câbles et qui a plusieurs partenaires dans les différents pays
du monde».

Mais concrètement, qu’est-ce qui s’est passé au cours de cette réunion?
Autrement dit, qu’est-ce qu’on a promis au groupe pour pouvoir continuer ses
activités sans subir l’ire de la population? Le communiqué du ministère de
l’Industrie et de la Technologie n’apporte pas de réponse.

Rappelons qu’il y a quelques jours, des habitants de cette région avaient
observé un sit-in pour exiger la délocalisation de l’usine de Yazaki de Métlaoui
à Gafsa. La réponse de la direction du groupe avait été claire, voire menaçante:
«Nous travaillons aujourd’hui à perte, après tout ce qui est arrivé au Japon et
à Métlaoui, nous ne souffrirons plus aucune défaillance, par conséquent, il
n’est pas question de se déplacer de nouveau à Métlaoui, donc aux employés de
choisir, Gafsa ou nous délocaliserons carrément en Turquie» (lire ).

Il faut dire que, avec 2.200 emplois créés par Yazaki sur 5 unités de
production, dont 3 à Gafsa, une Om Laarayes et une à Metlaoui, la Tunisie ne
peut pas se permettre le luxe de perdre un si gros investisseur et donc
employeur.

Affaire à suivre