Tunisie : L’INS juge impossible la réalisation du recensement de la population en 2012

Par : Tallel

Décidément, l’Institut national de la statistique (INS) compte bien prendre son indépendance ou plutôt ne plus se laisser dicter ce qu’il doit faire. Un fait on ne peut plus rare pour être signalé.

En effet, après avoir contesté le chiffre du chômage et celui du taux de pauvreté dans notre pays, avancés par le ministère des Affaires sociales il y a quelques jours, l’INS vient d’opposer un non recevoir à la proposition du gouvernement provisoire, par l’intermédiaire de son ministre de la Planification et de la Coopération internationale, de réaliser le recensement national de la population et de l’habitat en 2012 au lieu de 2014.

Selon la direction de l’Institut, cette opération est tout simplement techniquement et logistiquement impossible. Cela nous rappelle, du reste, un certain Kamel Jendoubi qui, il y a quelques jours, avait réussi à plier le gouvernement sur le report de l’élection de la Constituante.

Ceci étant, l’INS ne semble pas fermer la porte à un dialogue pour fixer une autre date de la réalisation de ce recensement. C’est dans ce cadre d’ailleurs, souligne la TAP, qu’une rencontre a réuni le ministre de la Planification et de la Coopération internationale, Abdelhamid Triki, avec des cadres de l’INS, en vue de constituer un comité regroupant des experts de l’INS qui seraient chargés de réviser la date de la réalisation du recensement et de présenter les résultats de leurs travaux avant la fin du mois de juillet.

En marge de cette rencontre, le directeur de la coordination et de la coopération internationale à l’INS, Hamouda Ben Lamine, estime que «pour aboutir à des résultats justes et fiables du recensement, il est impératif de bien préparer cette échéance, au moins 18 mois avant la tenue du recensement, considérant par conséquent la période restante (8 mois), selon le nouveau rendez-vous, comme insuffisante», indique la même source.

Au rang de ces préparatifs, il y a «la garantie d’un climat de travail sécurisé pour les agents de l’Institut, la préparation des cartes et l’étude du contenu des questionnaires qui sont préparés par l’INS en coopération avec les ministères concernés».

Le directeur de la coordination et de la coopération internationale à l’INS révèle que l’Institut a envisagé, pour le recensement général de la population et de l’habitat en 2014, d’utiliser des techniques modernes dans la lecture du questionnaire, le stockage des données et le lancement des questionnaires sur l’Internet…

Cette position de l’INS est à saluer à plus d’un titre, car elle montre les prémices d’une séparation entre le politique et les institutions ou organismes publics. Pourvu que les autres suivent cette voix.

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