Tunisie : Transparence…, Encore un effort!

Les règles de la
transparence financière
se font plus pressantes. Plus que
jamais, en ce moment, avec la refondation, en cours, de notre modèle économique,
la question de la transparence prend une certaine acuité. Le sujet est certes
d’ampleur. On ne peut plus à l’avenir se dérober à l’exigence de transparence.
Il faut mesurer les dégâts de l’informel, ainsi que de son corollaire
«d’in-transparence fiscale» et des malversations en tous genres. L’économie a
été si lourdement pénalisée qu’elle doit se trouver une carapace de sécurité via
la transparence.

La réglementation et les bonnes pratiques

Les règles de la transparence tiennent d’un panachage délicat entre
réglementation et bonnes pratiques. Nous en avions eu un éclairage édifiant lors
de la conférence internationale organisée conjointement par
WMC et le
CJD
(Centre des jeunes dirigeants d’entreprise). Et même si le sujet avait focalisé
sur l’univers boursier, l’extension de la réflexion à l’ensemble de la sphère
financière s’impose d’elle-même. Les contraintes en la matière sont gênantes
parce qu’elles sont assorties d’une dose de foi.

Il faut croire à la finalité de la bonne gouvernance pour y adhérer. Tout le
monde en sort indemne et gagnant. Il faut se faire violence et cultiver le
réflexe des bonnes pratiques, ce qui nécessite une volonté réelle
d’apprentissage. Après les choses vont de soi.

Certains sujets développent une résistance et refusent en bloc de s’y soumettre.
On les a facilement catégorisés de ringard, car trop marqués par l’opacité. Mais
le problème est plus complexe. Bien des entreprises, irréprochables,
transparentes fiscalement, ne versent pas dans la gouvernance pour un motif
défendable celui-là, le commandement.

Comment se dépêtrer de cette situation délicate qui peut paraître inexplicable?
Le partage du pouvoir de commandement ne signifie pas la mise hors service du ou
des fondateurs. Elle peut être une sécurité supplémentaire contre des dérives de
management. Et c’est de notre point de vue un cran de sécurité supplémentaire
pour la stabilité et la pérennité de l’entreprise. Ne dit-on pas que le progrès
ne vaut que s’il est partagé de tous!

Les détecteurs de fumée

Souvent, on donne un rôle important à la presse dans la société civile. C’est
une composante, de taille, des libertés publiques. Il est vrai que la presse
économique développe un background de compétences respectable. Et de par la
nature de son métier, elle est dédiée à jouer le détecteur de fumée. Mais la
presse n’intervient que sur la partie visible de l’iceberg. Elle n’opère que la
communication financière qui est diffusée dans le public. Seule, elle
n’interviendrait que sur un champ d’intérêt réduit. Il faut aider les petits
porteurs à s’organiser. De même qu’il faut impliquer la corporation des
analystes financiers. Tous deux, sont présents dans les conseils
d’Administration, antres du pouvoir. Ils ont un droit de regard et un angle de
tir dont est privée la presse. A trois, ils peuvent agir de concert et avec
autrement plus d’efficacité.

Il est vrai que la délinquance financière est un péril pour le capital national
et l’épargne des ménages. Mais les phénomènes de bulle sont aussi ravageurs. Et
on ne peut mieux les endiguer qu’avec de l’expertise. Et c’est le rôle des
analystes financiers. Et on ne peut mieux les déceler que de l’intérieur et
c’est la mission des petits porteurs. Même s’ils n’ont pas un grand poids, il ne
faut pas les laisser sans voix.