Bactérie Eceh : Madrid et La Haye veulent des compensations de l’UE

photo_1306840482047-2-1.jpg
éunis le 31 mai 2011 Debrecen (Photo : Attila Kisbenedek)

[31/05/2011 11:39:24] DEBRECEN (Hongrie) (AFP) L’Espagne et les Pays-Bas ont réclamé mardi des compensations de l’Union européenne pour l’effondrement de leurs ventes de légumes suite à l’épidémie de diarrhées mortelles attribuée à des concombres.

La situation est “extraordinairement grave” pour le secteur des fruits et légumes espagnol et les pertes de plus de 200 millions d’euros par semaine, a dénoncé la ministre espagnole de l’Agriculture Rosa Aguilar, à son arrivée à une rencontre informelle avec ses homologues européens à Debrecen, dans l’est de la Hongrie.

“A un problème européen, il faut une solution européenne”, a-t-elle jugé, réclamant “une compensation pas uniquement pour les producteurs espagnols, mais pour tous les producteurs européens affectés par cette situation”.

Les Pays-Bas ont de leur côté vu leurs exportations de légumes vers l’Allemagne pratiquement cesser du jour au lendemain et veulent également demander à l’UE d’aider financièrement ses producteurs de légumes, a indiqué mardi à La Haye le ministère des Affaires économiques et de l’Agriculture.

L’Allemagne importe des légumes pour près de 10 millions d’euros par semaine des Pays-Bas, avait indiqué lundi le ministre néerlandais Henk Bleker, présent à Debrecen.

S’il a dit “comprendre” le conseil donné par les autorités sanitaires allemandes à la population d’éviter de consommer des légumes crus, sa consoeur espagnole Rosa Aguilar n’a pas hésité pas à les critiquer vertement.

“Nous sommes déçus par la gestion de la situation” en Allemagne, a-t-elle dit, reprochant en particulier aux autorités sanitaires d’avoir fait “des déclarations très malvenues en pointant les concombres espagnols, l’Espagne, comme étant l’origine de la contamination sans avoir des données fiables pour le dire”.

“Le fait est que toutes les personnes affectées ont été en relation avec l’Allemagne”, a-t-elle souligné, citant en exemple deux cas en Espagne qui avaient séjourné en Allemagne.

En outre, la souche d’Eceh (E.coli entero-hémorragique) en cause, particulièrement virulente, “n’a jamais été trouvée ou identifiée sur le territoire espagnol à ce jour”, a précisé Mme Aguilar.

L’Allemagne n’est représentée que par son secrétaire d’Etat au ministère de l’Agriculture allemand, Robert Kloos, la ministre Ilse Aigner ayant annulé sa participation à la réunion de Debrecen pour gérer la crise à Berlin.

Le dernier bilan s’élève 16 morts en Allemagne et en Suède.

Les cas non mortels décelés à ce jour dans d’autres pays européens concernent des patients qui ont séjourné en Allemagne.

Si la bactérie a été décelée sur des concombres bio provenant de deux exploitations espagnoles, en Andalousie (sud), les analyses se poursuivaient pour déterminer si la contamination a eu lieu dans les serres ou au cours de leur transport, voire de leur distribution par un grossiste allemand.

Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant mercredi.

Certains ministres européens ont soulevé le problème de la fiabilité du système de contrôle européen, inégale selon eux d’un pays à l’autre.

La ministre finlandaise Sirkka-Liisa Anttila a ainsi estimé en marge de la réunion que des concombres contaminés n’auraient jamais dû finir dans l’assiette des consommateurs allemands, si les contrôles avaient été suffisamment sérieux tout au long de la chaîne. “Il faut encore améliorer le système, et l’harmoniser d’un Etat à l’autre (…)”, a-t-elle jugé.