Après la tempête, la Grèce tente de séduire les investisseurs internationaux

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érence de presse à Athènes le 5 août 2010 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[16/09/2010 17:39:28] FRANCFORT (AFP) La Grèce, dont le ministre des Finances George Papaconstantinou a bouclé jeudi à Paris et Francfort une mini-tournée de séduction en Europe, a tenté de convaincre des investisseurs internationaux peu friands de dette grecque que la tempête du printemps est passée.

“Les marchés sont dans une position d’attente (mais) clairement, leur opinion change”, a déclaré M. Papaconstantinou à l’issue de sa rencontre avec des investisseurs à Francfort.

“Le moment n’est pas tellement loin” où les investisseurs vont comprendre “qu’acheter de la dette grecque est une bonne affaire et un bon investissement”, a-t-il ajouté.

Le grand argentier hellène a rencontré jeudi à Paris et à Francfort des banquiers, des patrons et des investisseurs institutionnels, après Londres la veille. Dans la capitale française, il a aussi rencontré son homologue française Christine Lagarde.

Pour l’occasion, la délégation grecque était accompagnée de représentants de la Banque centrale européenne (BCE), de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI).

Le leitmotiv de M. Papaconstantinou est simple: “une restructuration (de la dette grecque) est totalement exclue et serait catastrophique pour les citoyens grecs, pour l’économie grecque, pour le secteur bancaire grec et créerait des effets de contagion au reste de la zone euro”.

Ce risque s’est éloigné à la faveur de l’aide exceptionnelle apportée in extremis à Athènes, au printemps, par l’UE et le FMI.

Mais certains analystes n’excluent pas que la menace ressurgisse en 2013, au terme des trois années pendant lesquelles la Grèce se trouvera sous perfusion du prêt international de 110 milliards d’euros de la zone euro et du FMI.

Tant qu’ils ne seront pas persuadés que ce pays ne restructurera pas sa dette colossale, une décision qui impliquerait une suspension de paiement, les investisseurs refuseront à Athènes des prêts à long terme, jugés trop risqués. Ce refus oblige la Grèce à multiplier les levées de fonds et les remboursements à court terme, la soumettant à une pression permanente des marchés.

Ce qui est “frappant”, explique-t-on dans l’entourage de Christine Lagarde, c’est que les taux des obligations grecques à long terme demeurent élevés, “alors même que la Grèce a prouvé son sérieux”, que les mouvements sociaux restent modérés et qu’Européens et FMI sont “très fortement” engagés auprès d’Athènes.

Or le gouvernement grec entend revenir dès 2011 sur le marché des emprunts à long terme.

M. Papaconstantinou a souligné que le pays était “en avance sur nombre de points” du programme de cure de rigueur inédite infligée aux Grecs en échange de l’aide internationale.

Athènes doit réduire drastiquement son déficit public de 14% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 à 8,1% fin 2010.

Sur les huit premiers mois de l’année, il a fait mieux que ses objectifs initiaux, et le FMI prédit désormais un déficit à 7,9% en 2010.

Mais le Fonds prévient aussi que le second semestre sera plus compliqué, avec notamment des recettes qui pourraient se contracter avec le recul de l’activité.

“Il y a quelques retards dans les recettes”, a admis le ministre, mais pas de nature à remettre en cause les objectifs de réduction du déficit.

Pour 2010, “je continue de penser que nous allons finir l’année avec un taux de croissance nettement supérieur à -4%, mais cela reste à voir”, a-t-il déclaré. Tant d’austérité laissera des traces, et la Grèce ne devrait pas sortir de la récession avant 2012.