Tunisie : Les défis de l’après-crise vus par le FMI


fmi-13092010-art.jpgPour faire face aux conséquences d’une reprise modeste en Europe, la Tunisie
doit, selon le Fonds monétaire international, «trouver des sources de croissance
plus dynamique». Que les autorités disent pouvoir capter grâce notamment à un
nouveau train de réformes.

Tout le monde en convient, y compris le Fonds monétaire international (FMI) : la
Tunisie a bien su gérer la
crise et atténuer l’impact d’une demande externe plus
basse en 2009, grâce à des mesures «adéquates». Mais, ainsi que le souligne
l’organisation internationale, le problème pour notre pays réside aujourd’hui
dans la forte dépendance par rapport à des partenaires européens dont la reprise
devrait être «modeste et risque de baisser». Selon le FMI, «la Tunisie aura
besoin de sources de croissance plus dynamique» pour réduire le chômage «qui
demeure élevé, notamment pour les jeunes».

En effet, on s’attend à ce que ces partenaires traditionnels, dont la croissance
à moyen terme se situerait dans la fourchette de 1,5 à 2%, soient «une source
moins solide de demande extérieure pour la Tunisie». Selon les dernières
prévisions, la demande d’importation de la zone euro pourrait être à 50% de son
niveau d’avant crise. Une plus faible demande en Europe pourrait «réduire la
demande pour les exportations tunisiennes» et «de plus faibles revenus et une
montée du chômage parmi les partenaires européens pourrait entraîner des revenus
du tourisme et des transferts des Tunisiens de l’étranger plus faibles.

Mais, le taux de croissance de la Tunisie pourrait augmenter graduellement et
atteindre une moyenne de 5% durant la période 2010-2014 «à condition que les
politiques et les réformes prévues par les autorités en vue de renforcer la
compétitivité de la Tunisie, développer de nouveaux marchés et soutenir de
nouvelles sources de croissance dans des secteurs à haute valeur ajoutée,
portent rapidement leurs fruits».

D’après le Fonds, qui vient de publier son rapport sur les consultations avec la
Tunisie au titre de l’année 2010, les autorités tunisiennes «sont conscientes
des défis posés par l’environnement international d’après-crise et mettront en
œuvre les politiques nécessaires pour atteindre leurs ambitieux objectifs de
croissance».

Les autorités tunisiennes –qui prévoient une augmentation du taux de croissance
à moyen terme jusqu’à 6,5% en 2015- sont convaincues, étant donné la taille de
l’économie et «sa capacité à exploiter des niches actives», que «des sources
dynamiques de croissance pourraient être exploitées malgré un environnement plus
faible chez les principaux partenaires». D’autant qu’«en s’appuyant sur les
succès passés, de nouvelles réformes sont en train d’être lancées, avec le
soutien des institutions internationales de développement, pour faciliter
l’innovation, le développement d’une économie du savoir, et une meilleure
adéquation entre l’offre et la demande de la main-d’œuvre qualifiée».

Ces réformes –dont quelques unes visent le développement des secteurs des
services, y compris financier- seront appuyées par un investissement public
«soutenu» en vue d’améliorer les infrastructures.