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éléphone portable (Photo : Fred Dufour)

[13/08/2010 07:43:48] PARIS (AFP) Avec la hausse du nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles, les arnaques –comme les SMS frauduleux ou les “spams vocaux”– se multiplient, conduisant le gouvernement et les opérateurs à renforcer leur lutte pour protéger les consommateurs.

Selon les chiffres publiés lundi par la Fédération française des télécoms (FFT), près de 800.000 cas de SMS frauduleux –demandant de rappeler un numéro en 08, surtaxé, ou proposant de participer à une loterie ou à des jeux– ont été dénoncés en 18 mois auprès du numéro d’alerte 33700.

Cette plateforme mise en service en novembre 2008, et gérée par les opérateurs, a permis d’identifier 555.000 cas de messages frauduleux renvoyant vers un numéro surtaxé, et de fermer par conséquent 790 numéros en 08. Plusieurs procédures judiciaires ont également été entamées.

Ces SMS sont “une intrusion (…) très familière, qui donne l’apparence d’une certaine complicité avec la personne alors qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’un démarchage intempestif souvent sans valeur ajoutée réelle”, a expliqué à l’AFP le secrétaire d’Etat à la Consommation, Hervé Novelli.

“C’est ce que j’appelle une arnaque. Comme toute arnaque, elle doit être suivie, identifiée et, s’il le faut, sanctionnée”, a-t-il ajouté en marge de la présentation de l’extension du 33700 à un autre type d’escroquerie, les “spams vocaux” ou “ping calls”.

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éléphones mobiles (Photo : Romeo Gacad)

Car si les signalements de SMS frauduleux semblent se stabiliser autour de 30.000 cas par mois depuis le début de l’année, les spams vocaux connaissent eux une recrudescence, selon la FFT et M. Novelli.

Leurs auteurs, qui appellent depuis un numéro surtaxé, mais raccrochent au bout d’une sonnerie pour faire apparaître un appel manqué, espèrent que le client abusé rappellera vers ce numéro sans se douter du surcoût de l’appel qu’il est en train de composer.

Ils tombent souvent sur une simple mélodie facturée au prix fort, et régulièrement sur des services de “téléphone rose” (messageries pour adultes).

Selon l’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir, chacun de ces appels coûte plusieurs euros.

“Le vrai souci c’est que chaque fois que les gens ont un appel en absence ou un message leur disant +rappelle-moi+, ils ont toujours le sentiment qu’il y a quelque chose d’important derrière”, explique Edouard Barreiro, chargé de la communication sur les technologies de l’information pour UFC-Que choisir.

Parce qu’ils demandent avec insistance de rappeler, les SMS et spams vocaux sont en outre “anxiogènes”, estime pour sa part le directeur général de la FFT Yves Le Mouël, qui pointe aussi le danger qu’ils représentent pour les enfants.

“Il ne faut absolument pas rappeler si on ne connaît pas les gens, si c’est vraiment important ils laisseront un message” détaillé, insiste encore M. Barreiro.

Une dizaine de groupes seulement se partagent, par le biais de sociétés multiples, “le business extrêmement lucratif” d’envoi de SMS frauduleux et de spams vocaux, selon M. Le Mouël.

“On a affaire à des escrocs”, assène-t-il, en soulignant qu’avec l’augmentation de l’utilisation du téléphone portable (61,5 millions d’usagers contre 58 millions il y a un an), il ne faut pas leur “laisser le champ libre” car ces pratiques “entachent l’image” des opérateurs.

M. Novelli a aussi annoncé le lancement d’une liste d’opposition au démarchage commercial par téléphone. Les consommateurs pourront s’inscrire, par simple courrier, sur cette “liste rouge” à partir du premier trimestre 2011.