L’Iran veut cesser tout commerce en dollar et euro, en réponse aux sanctions

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ésident iranien Mahmoud Ahmadinejad, le 5 août 2010 à Téhéran (Photo : Atta Kenare)

[10/08/2010 10:12:50] TEHERAN (AFP) L’Iran veut cesser tout commerce en dollar ou euro, y compris pour ses exportations pétrolières, en représailles aux sanctions économiques occidentales, a affirmé le premier vice-président iranien Mohammad-Reza Rahimi cité mardi par la presse.

“Nous allons sortir le dollar et l’euro de notre panier de devises et les remplacer par le rial et toute autre monnaie de pays qui acceptent de coopérer avec nous. Ces monnaies (dollar et euro) sont sales, et nous ne vendrons plus notre pétrole en dollar ou en euro”, a déclaré M. Rahimi lors d’un discours lundi devant des responsables éducatifs iraniens.

Il n’a pas précisé comment l’Iran allait procéder pour parvenir à cet objectif, notamment pour les exportations ou importations pétrolières du pays, deuxième exportateur de l’OPEP sur un marché dominé par le dollar.

M. Rahimi a par ailleurs affirmé que l’Iran allait limiter ses achats à l’Union européenne, qui ont représenté en 2009 11,4 milliards d’euros soit 27% des importations iraniennes selon les statistiques officielles de l’UE.

L’Iran, a-t-il précisé, va cesser notamment les importations européennes de produits alimentaires comme le blé et le soja, et va lancer un programme pour produire localement tous “les équipements et pièces détachées complexes” qu’il achète actuellement en Europe.

“Cela va prendre du temps”, a reconnu M. Rahimi, mais ensuite “nous ne serons plus dépendants des Occidentaux”.

Les Etats-Unis et l’UE ont adopté en juillet de nouvelles sanctions économiques sévères contre l’Iran qu’ils soupçonnent malgré ses démentis de chercher à se doter de l’arme nucléaire. Ces sanctions, dans la foulée d’une nouvelle condamnation de l’Iran par le Conseil de sécurité de l’ONU le 9 juin, visent notamment à paralyser le système bancaire iranien et à empêcher tout commerce, investissement ou transfert de technologie dans le secteur pétrolier et gazier, vital pour Téhéran.