Environnement : Un Tunisien part en croisade… contre 50 millions de bouteilles en plastique

environnement-1.jpg
«Un geste
pour l’environnement : cinq millions de bouteilles à recycler
» est le nom
d’une campagne nationale sanitaire qui a vu le jour à Ben Arous en janvier 2010
et qui s’étend depuis sur toute la Tunisie. Le KIWANIS Tunis (un club de
services, du type du Rotary) et l’ensemble du corps médical tunisien encadrent
cette opération avec l’aval et l’encouragement des ministres de la Santé
publique et de l’Environnement et du Développement durable.

50 millions de bouteilles en plastique sont bues et donc jetées chaque année en
Tunisie. Elles s’accumulent au mieux dans nos poubelles et au pire jonchent et
défigurent sols, trottoirs, fossés, rues, forêts, plages, mer. Les conséquences
de ce geste irréfléchi mettraient 450 ans à s’atténuer (temps de
biodégradation). Devant l’énormité du dommage, un pharmacien, grand voyageur et
homme de conscience, a engagé une croisade, totalement bénévole qui s’appuie sur
l’esprit citoyen de tout un chacun : offrir la possibilité à tous d’installer
une cage métallique destinée à collecter ces bouteilles usagées, dans leur
quartier.

Basée sur le volontariat d’une personne, ou d’un groupe, qui souhaite
s’impliquer modestement (comptez 150 à 200 DT pour la fabrication de la cage)
dans la préservation de son environnement, cette action s’est pour l’instant
dupliquée 90 fois. Elle permet déjà de récolter près de 100.000 bouteilles par
semaine. Le ramassage est effectué par une association, qui les livre à l’Agence
nationale de gestion des déchets (ANGED), qui prend en charge leur
transformation.

Ainsi, ce geste simple et accessible, s’appuyant sur toutes les autorisations
réglementaires nécessaires, permet, outre la non-pollution, la transmission d’un
message clair et durable : la préservation de l’environnement est l’affaire de
tous. D’ailleurs, à raison de deux établissements scolaires sensibilisés chaque
semaine et d’un démarchage continu auprès de nombreuses entités économiques, M.
Rached Trimèche
compte bien atteindre l’objectif de 1.000 collectors installés.

environnement-2.jpg

Un seul point d’ombre à cette opération, le monde économique résiste encore à
s’engager, dans ce qui est ailleurs devenu un label porteur, une stratégie
eco-responsable. Les producteurs d’eaux minérales et autres boissons gazeuses,
eux-mêmes, dont l’activité est pourtant génératrice de ces déchets, n’ont pas
souhaité sponsoriser cette action, qui reste 100% citoyenne. Avis est donc lancé
aux entrepreneurs qui chercheraient à assurer à leur enseigne une visibilité
éthiquement étiquetée !

Et en attendant que la sphère économique s’investisse, comptons avant tout sur
une responsabilisation individuelle et un engagement de chacun. Cette campagne
étant ouverte à tous (individus, entreprises, associations, établissements
scolaires…), un seul mot d’ordre : faites un geste pour l’environnement,
installez un collector près de chez vous !