Les paris en ligne, nouvel eldorado pour le financement du sport français

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à Paris de la page d’accueil du site de paris en ligne pmu.fr. (Photo : Loic Venance)

[28/03/2010 07:56:09] PARIS (AFP) L’ouverture du marché français des paris en ligne va apporter une bouffée d’oxygène au sport français qui va profiter de retombées financières substantielles, même si certaines disciplines risquent de ne pas pouvoir goûter à ce nouveau gâteau.

Après le vote de la loi mercredi et jeudi en seconde lecture à l’assemblée nationale, le dispositif des paris sur internet devrait être opérationnel pour le début de la Coupe du monde de football le 11 juin.

Dans cette perspective, “les bookmakers sont en train d’investir massivement dans le sponsoring sportif (…) pour capter le marché en premier”, note Francis Merlin, consultant et directeur général du salon des jeux en ligne de Monaco.

Selon lui, ces opérateurs de jeux en ligne vont dépenser, pour se faire connaître, entre 150 et 200 millions d’euros sur trois ans, dont environ la moitié dans le sponsoring sportif, “medium le plus approprié pour capter les joueurs”.

“Des montants élevés ont déjà été signés: environ 40 millions d’euros par an”, renchérit François Guyot, directeur général de l’agence de conseil Sport Market, qui estime par exemple entre 4 et 6 millions d’euros par saison le partenariat signé par Betclic pour apparaître à terme sur le maillot de l’Olympique lyonnais.

Mais comme la plupart de ses concurrents, Betclic ne révèle pas les “détails confidentiels” de ses contrats avec Lyon et l’Olympique de Marseille. “C’est à la hauteur des investissements nécessaires pour soutenir de grands clubs”, indique son PDG Nicolas Béraud, qui a signé avec “les deux plus beaux clubs français pour prolonger (sa) position de leader”.

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évrier 2008 à Liège (Belgique) d’un écran présentant des paris en ligne sur des matches de tennis (Photo : Michel Krakowski)

France-Pari, déjà présente légalement sur le marché grâce à des paris gratuits, a choisi la même stratégie en signant avec le Racing Club de Lens. Au total, le sponsoring multi-sport va représenter 80% de ses investissements, soit environ 1 million d’euros par saison, indique son président-fondateur, Hervé Schlosser.

Dans le football, qui va polariser les financements, les principaux clubs ont déjà signé des contrats avec Betclic, Bwin ou Unibet, note M. Schlosser. “Pour ceux qui vont arriver maintenant, il ne reste que des places secondaires”, constate-t-il.

Même si les équipes les plus médiatiques dans le sport numéro un ne sont plus disponibles, les clubs et les sports moins populaires pourraient aussi en profiter. Sur ce marché très concurrentiel, “il y a une impérieuse nécessité à communiquer, donc même un acteur mineur va faire de la communication, à son niveau”, assure M. Merlin.

“Je ne pense pas que tout le monde aura sa part du gâteau”, conteste M. Guyot.

Le sport en général va malgré tout toucher “beaucoup d’argent” grâce à cette loi qui prévoit qu’un pourcentage des mises soit reversé au Centre national pour le développement du sport, souligne le consultant Graham Wood.

Le CNDS, qui finance des équipements sportifs ou des associations locales, touchera 1,3% des mises en 2010, 1,5% en 2011 et 1,8% en 2012. Ce qui pourrait représenter 18 millions d’euros en 2012, estime-t-on au Comité national olympique et sportif français.

Autre source de revenu: les droits que les opérateurs devront payer aux fédérations pour pouvoir mettre en place les paris. Mais le montant -probablement un pourcentage sur les mises- sera fixé ultérieurement par décret.