Tunisie – Environnement : Les dossiers brûlants de Nadhir Hamada

Certes, la Tunisie déploie depuis une trentaine d’années
beaucoup d’efforts et en récolte aujourd’hui les fruits. Mais les défis, anciens
et nouveaux, dans le domaine de l’environnement, sont tels que le chantier est,
comme dans tous les pays, encore ouvert et le restera probablement toujours.

L’assainissement est l’un de ces chantiers non encore terminés. La situation du
pays dans ce domaine n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était lorsque l’Office
National de l’Assainissement (ONAS) avait été créé en 1974. Un chiffre résume
les progrès réalisés depuis : en 1987, douze ans après la création de cet
organisme, la Tunisie disposait de 24 stations d’épuration. Il en a 106
aujourd’hui. Entre 1989 et 2009, 800 quartiers populaires ont été reliés au
réseau d’assainissement et 196 autres doivent l’être d’ici 2013. De plus, ce
réseau a aujourd’hui besoin d’être renforcé pour pouvoir faire face à des
besoins devenus plus importants, en raison de la croissance démographique, et
mis à niveau pour assurer un service conforme, ainsi que l’a souligne le
ministre de l’Environnement, aux nouveaux concepts et normes ayant aujourd’hui
cours dans le domaine de l’assainissement.

Pour pouvoir engager ce nouveau chantier, l’Office National de l’Assainissement
a récemment été autorisé à emprunter près de 300 millions de dinars auprès de
l’Agence Française de Développement (AFD) et de la banque allemande KFW.

Pays touristique et qui entend le demeurer, la Tunisie a tout intérêt à
préserver son principal capital dans ce domaine : ses plages. Or, dans certaines
régions du pays, le littoral a été sérieusement –et parfois dangereusement- mis
à mal notamment par la pollution industrielle. Sur les 1.600 Km de côte, 100 ont
besoin d’être réhabilités, dont 40 d’une manière urgente, selon une étude menée
par
l’Agence de Protection du Littoral. Inscrit au 11ème Plan de développement
(2007-2011), le programme de protection du littoral va bientôt être lancé,
probablement avec un financement du Fonds Saoudien de Développement, avec lequel
des négociations sont en cours.

Inscrite sur la liste des bénéficiaires prioritaires, Sfax va pouvoir s’attaquer
à la décontamination de sa côte sud, après que le
projet Taparura ait permis de
régler le problème de la portion nord.

Et tout comme ce projet qui, rappelle M. Nadhir Hamada, a nécessité un
investissement de 142 millions de dinars, celui des plages méridionales va
nécessiter de «très gros moyens». Dans la foulée de l’étude qui a amené la
décision de fermer une décharge et de transférer ailleurs l’usine SIAP, le
ministère de l’Environnement planche actuellement sur le choix du bureau qui
sera appelé à réaliser l’étude du projet qui y serait développé plus tard.