Bénéfices attendus pour les banques françaises, mais la crise pèse toujours

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à la Défense près de Paris, le 12 juin 2009. (Photo : Loic Venance)

[04/11/2009 07:01:12] PARIS (AFP) Pour la première fois depuis un an et demi, les quatre grandes banques françaises cotées devraient publier dans les jours à venir des bénéfices, selon les analystes, qui n’entrevoient pas pour autant un tableau idyllique, avec un niveau de défaillances et d’impayés toujours élevé.

Signe du redressement général des banques françaises, toutes ont annoncé, ces dernières semaines, le remboursement de tout ou partie des aides reçues par l’Etat depuis octobre 2008.

Hormis le Crédit Agricole, les établissements français ont déjà largement balisé le terrain depuis plusieurs semaines.

BNP Paribas et Société Générale (qui ouvre le bal mercredi) ont annoncé que leurs résultats ne devraient pas marquer “d’inflexion significative”, par rapport, respectivement, au deuxième trimestre et au premier semestre.

Les six premiers mois de l’année ont permis à BNP Paribas de creuser un écart avec sa vieille rivale, forte d’un bénéfice de 3,1 milliards d’euros (1,6 au deuxième trimestre) contre seulement 31 millions pour la Société Générale.

Dans le cas de Natixis, le président du conseil d’administration François Pérol a annoncé, fin août, que la banque s’était fixé pour objectif de renouer avec les bénéfices au troisième trimestre, après cinq trimestres consécutifs de perte.

Les indications données par les trois établissements sont validées par les analystes, qui anticipent notamment un bénéfice d’environ 200 millions d’euros pour Natixis. “La vraie bonne nouvelle concernant ce résultat est qu’il sera visiblement dans le vert”, prévoit Eric Vanpoucke, de Sal. Oppenheim.

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été Générale au siège de la banque, le 07 février 2008 à La Défense, près de Paris (Photo : Joel Saget)

Par ailleurs, les analystes vont surveiller les défaillances et les impayés, qui ont progressé régulièrement avec la crise économique, la montée du chômage et amputé d’autant les résultats des banques. Ils anticipent que les sommes mises en réserve pour faire face à ces impayés devraient se stabiliser, mais rester élevées.

De l’avis général, les banques françaises sont loin d’être tirées d’affaire, Pierre Chédeville de CM-CIC Securities qualifiant même 2010 d'”année de tous les dangers”, “avec une baisse des revenus dans l’ensemble des métiers” et des niveaux d’impayés encore soutenus.

Au-delà des résultats, le marché attendra “une indication sur le dividende”, selon un analyste. Pour lui, les récents appels des régulateurs à privilégier la mise en réserve des bénéfices plutôt que la distribution aux actionnaires, pour renforcer la solidité financière des banques, joueront “évidemment” un rôle dans la décision des banques.

Enfin les résultats des banques françaises pourront être l’occasion de nouvelles indications sur les bonus, sujet polémique qui fait désormais l’objet d’un encadrement plus strict.