Numérisation BNF : Jean-Noël Jeanneney dénonce les discussions avec Google

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ésident de la BNF, Jean-Noël Jeanneney, au théatre du Châtelet, le 15 septembre 2008 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[26/08/2009 10:28:25] PARIS (AFP) L’ancien président de la Bibliothèque nationale de France Jean-Noël Jeanneney juge “dérisoire” l’argument financier avancé pour justifier les discussions en cours avec le moteur de recherche américain Google pour la numérisation des fonds de la BNF.

Confier à Google “la responsabilité du choix des livres, la maîtrise planétaire de leur forme numérisée et la quasi-exclusivité de leur indexation sur la Toile, le tout étant au service, direct ou indirect, de ses seuls gains d’entreprise, voilà bien qui n’était pas supportable”, écrit-il dans Le Figaro de mercredi.

Après l’annonce en 2005 du projet Google de numérisation massive d’ouvrages conservés notamment dans de prestigieuses bibliothèques internationales, Jean-Noël Jeanneney avait appelé à une contre-offensive européenne.

Le 18 août, le directeur général adjoint de la BNF Denis Bruckmann a annoncé dans le quotidien économique La Tribune que des “négociations” en cours sur le sujet avec Google “pourraient aboutir d’ici à quelques mois”. Un changement de cap dû notamment au coût élevé de la numérisation des ouvrages.

“Quand bien même la somme indispensable serait de quelques dizaines de millions d’euros sur quelques années ?”, écrit Jean-Noël Jeanneney, selon qui “par rapport à d’autres dépenses celle-ci mérite que la nation la consente”.

L’ancien président de la BNF estime toutefois que “rien n’est joué” et rappelle que le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, s’est “hâté de faire savoir qu’il gardait les mains libres”.

Dans un communiqué, le ministre a souligné le 19 août qu'”aucune option ne saurait être privilégiée en l’état actuel des réflexions en cours” et réaffirmé sa volonté “d’inscrire la numérisation du patrimoine culturel de l’Etat dans une stratégie globale”.