Crise du lait : les producteurs maintiennent la pression sur le gouvernement

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ô, où les producteurs de lait manifestent le 19 mai 2009 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[20/05/2009 13:05:46] PARIS (AFP) Les producteurs de lait poursuivent mercredi leurs actions en France contre la baisse du prix du lait, refusant de relâcher la pression avant de voir les résultats de la médiation mise en place par le gouvernement pour aboutir à un prix “juste” avec les industriels.

Les manifestations de producteurs de lait se sont multipliées depuis huit jours, notamment dans l’ouest de la France, pour protester contre l’effondrement du prix du lait, avec en point d’orgue une journée nationale organisée mardi.

Mercredi, les producteurs de lait de Bretagne et Pays de Loire ont bloqué la très grosse majorité des camions de collecte de lait, alors que des actions étaient menées à Paris, pour la première fois.

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ésident de la FNSEA Jean-Michel Lemetayer, le 20 mai 2009 à Paris (Photo : Stephane de Sakutin)

Selon la FNSEA, premier syndicat agricole français, le prix du lait aux producteurs en avril est de 30% inférieur à celui d’avril 2008.

“Il ne peut y avoir de sortie de crise s’il n’y a pas de cadrage national” du prix du lait, a déclaré à la presse Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Agriculture Michel Barnier et le secrétaire d’Etat à la consommation Luc Chatel.

Il a ainsi qualifié d”‘énorme bêtise” la décision en 2008 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de remettre en question le cadre juridique des négociations de l’interprofession laitière.

Ces dernières années, le prix du lait faisait l’objet d’un “cadrage national”, avec une recommandation de l’interprofession, le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel) à laquelle ses différentes composantes -industriels, coopératives et producteurs- se pliaient.

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Evolution mensuelle et annuelle du prix du lait en France

Mais cette pratique a dû cesser après une injonction en mai 2008 de la DGCCRF pour distorsion de concurrence.

Désormais, les négociations sur les prix se font au niveau régional, entre chaque producteur et chaque société ou coopérative, mais les producteurs se plaignent du fait que les industriels, qui se basent sur les cours internationaux, leur imposent des prix bas.

Les conflits se sont multipliés entre les deux parties, d’autant qu’avec le système actuel les producteurs livrent le lait sans connaître à l’avance le prix auquel ils seront rétribués.

La Fédération nationale de l?industrie laitière (FNIL) s’est prononcée mercredi en faveur d’un “cadrage national”.

“Nous souhaitons une sécurité juridique des règles du jeu. On ne veut pas s’embarquer dans un système qui nous mette à nouveau en difficulté avec l’Autorité de la concurrence”, a cependant souligné à l’AFP Jehan Moreau, directeur de la Fnil.

La nomination mardi par le gouvernement de deux médiateurs, pour faciliter les négociations, ne suffira pas à désamorcer la colère des producteurs. “Ce n’est pas sur la nomination de deux médiateurs que les producteurs vont dire que tout va bien”, a dit M. Lemétayer.

Les négociations entre les médiateurs, les producteurs de lait et les industriels doivent aboutir à ce que “le prix en mai ne soit pas celui d’avril”, a-t-il ajouté, refusant toutefois de donner une idée du “juste prix”.

Les deux médiateurs “ont deux semaines pour faire en sorte que producteurs et industriels, coopératives se mettent autour de la table et puissent donner des orientations claires nationales”, a indiqué de son côté M. Barnier.

Le prix actuel n’est “pas supportable” et les industriels doivent accepter de reprendre la négociation et de payer “le prix juste” aux éleveurs, a-t-il estimé.