«Vous parlez d’un projet de TV mobile viable. Mais il y a une question que
	personne n’a posé : avons-nous réellement besoin de ce service ?». Ce pavé
	dans la marre, jeté par un fonctionnaire de la Ligue des Etats arabes, lors
	du séminaire sur l’introduction de la télévision mobile dans le monde arabe,
	n’a pas détourné la rencontre organisée (Tunis, 29-30 avril 2009) par l’ASBU
	et l’AISCO -dirigées par deux tunisiens, en l’occurrence respectivement M.
	Slaheddine Maaoui et Mme Khédija Ghariani- de son objet.
Intervenant cinq mois après la réunion des ministres arabes de l’Information
	et de la Communication, en novembre 2008 à Damas, qui avait retenu le
	principe de l’introduction de la télévision mobile, le séminaire sur
	«télévision mobile dans le monde arabe», cette manifestation avait pour but
	de susciter un débat sur les meilleurs voies et moyens de concrétiser, à
	l’échelle du monde arabe, la décision prise dans la capitale syrienne.
Introduits par une étude du cabinet Arthur D. Little, les cinq sessions et
	de la table ronde finale du séminaire ont effectivement été centrés sur des
	questions techniques et économiques : «technologies, standards, et exigences
	de la planification du spectre», terminaux et couverture réseaux»,
	«opérateurs arabes et internationaux et expérience des diffuseurs»,
	«questions de régulation et marché», impact des différents business model
	sur la réussite de la télévision mobile», et, enfin, «introduction et
	implémentation de la télévision mobile dans le monde arabe».
Déjà commercialisé dans la plupart des pays développés, ce service commence
	à peine à être mis en place dans le monde arabe. Au Maroc, il est proposé
	depuis trois mois par Maroc Télécom. A l’autre extrémité du monde arabe,
	plus précisément dans la région du Golfe, deux pays –Qatar et les Emirats
	Arabes Unis- sont au coude-à-coude pour être le premier à lancer ce service.
En octobre dernier, Qtel (Qatar Telecom) et Nokia Siemens Networks ont signé
	un accord commercial pour le déploiement de la télévision mobile via la
	norme DVB-H et la technologie OMA BCast qui permet aux opérateurs mobiles
	d’intégrer la gestion des droits des contenus diffusés à leur structure
	existante.
Aux Emirats Arabes Unis, une procédure est en cours pour l’octroi d’une
	licence de TV mobile. Le nom du vainqueur parmi les neuf soumissionnaires ne
	devrait pas tarder à être annoncé.
Actuellement, douze pays arabes seulement (Bahrein, Egypte, Irak, Koweit,
	Libye, Mauritanie, Maroc, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Soudan, et Emirats
	Arabes Unis) peuvent offrir l’accès à la télévision mobile car disposant
	déjà de la téléphonie mobile 3G nécessaire pour la commercialisation de ce
	service.
La Tunisie, qui est en passe d’accorder une licence G par voie d’appel
	d’offres international, va-t-elle rejoindre ce «club des Douze» ?
	Officiellement, l’introduction de la télévision mobile n’est pas encore à
	l’ordre du jour. 
Selon M. Slaheddine Maarouf, «même si on ne peut pas dire aujourd’hui qu’il
	y a un marché intéressant pour ce service, les opérateurs doivent se
	préparer à le mettre en œuvre». Et tout en observant que «cette question,
	car il faut prendre en considération tous ses aspects -technique,
	économique, et social- avant de lancer le service», le responsable de
	l’opérateur télécom historique affirme qu’«attendre que tous les facteurs
	soient réunis» risque de retarder encore longtemps l’introduction de la
	télévision mobile. Aussi suggère-t-il de «lancer un projet pilote pour
	fournir aux décisions les éléments nécessaires» pour trancher cette
	question.
		

