Rio Tinto juge la date de la reprise économique “incertaine”

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ésident Paul Skinner le 15 avril 2009 à Londres (Photo : Leon Neal)

[15/04/2009 17:17:01] LONDRES (AFP) Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto a fait état mercredi dans un rapport d’activité d’une baisse de 15% de sa production de minerai de fer au premier trimestre par rapport à un an plus tôt, et a estimé que la date de la reprise économique mondiale était “incertaine”.

Le groupe, qui avait décidé l’an dernier de réduire volontairement la voilure face à la crise économique, qui a fait chuter la demande mondiale et les cours des principales matières premières, a souligné que cette baisse était “conforme” à l’évolution de la demande, et était également liée à de fortes intempéries dans la région de Pilbara, dans l’Ouest australien, sa principale zone de production de minerai de fer.

Dans le cadre de ses efforts pour adapter sa production à l’effondrement de la demande, le groupe avait notamment décidé l’an dernier de supprimer 14.000 postes dans le monde.

Sur l’année, Rio Tinto table toujours sur une production de 200 millions de tonnes de minerai de fer, grâce à une demande chinoise pour la fabrication d’acier qui devrait repartir “au deuxième semestre” de cette année.

La production de bauxite a quant à elle chuté de 19%, celle d’alumine de 2% et celle d’aluminium de 6%, des baisses qui relètent là encore la décision du groupe de diminuer son activité.

La production de minerai de cuivre a en revanche progressé de 9%, et celle de cuivre raffiné de 33%.

Le charbon à coke australien a bondi de 32%, et le charbon thermique a reculé de 2%.

Enfin, la production d’uranium a été stable et celle de minéraux industriels s’est contractée.

Parallèlement, le groupe a réaffirmé sa détermination à mener à bien son projet controversé de “partenariat stratégique” avec le producteur chinois d’aluminium Chinalco, consistant en une montée de ce dernier à son capital, à hauteur de 18%, en échange d’une injection de 19,5 milliards de dollars, pour l’aider à réduire son énorme dette.

“Nous pensons que c’est la meilleure option à suivre et nous sommes résolus à la mener à bien”, a déclaré le président du groupe, Paul Skinner, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de la branche britannique du groupe (Rio Tinto Plc), qui s’est déroulée ce mercredi à Londres.

Concernant les perspectives, il a répété qu'”on ne sait pas combien de temps la crise va encore durer”, que la Chine continuerait à jouer un rôle clé dans l’évolution des marchés du groupe, et que si la croissance de ce pays avait flanché dans le sillage de la crise économique et financière, ses fondamentaux à long terme restaient positifs.

Le groupe a annoncé parallèlement avoir procédé avec succès à un emprunt obligataire de 3,5 milliards de dollars au total. Cet emprunt est composé d’une première tranche de 2 milliards de dollars à 5 ans, au taux fixe de 8,95%, et d’une seconde d’un montant de 1,5 milliard, pour une maturité de 10 ans, et offrant un taux également fixe de 9%.

La réussite de cette émission obligataire a alimenté quelques spéculations sur son besoin réel de faire appel à Chinalco pour se financer. Mais le groupe les a balayées d’un revers de la main, affirmant que cette opération s’inscrivait dans le “cours normal” de la gestion de sa dette et ne remettait en cause sa volonté de faire aboutir le partenariat avec le groupe chinois.