Anthony Vonsee de Cisco : «La Tunisie est un pays stratégique pour Cisco»

A Cisco, on croit dur comme fer au potentiel tunisien pour la
création d’une industrie de TIC développée à l’échelle locale et régionale. Le
pays investit dans la formation et les infrastructures technologiques, et l’Etat
déploie des efforts considérables dans la mise en place de programmes tendant à
intégrer les technologies de l’information et de la communication dans tous les
secteurs économiques. Entretien avec Anthony Vonsee, directeur général pour
l’Afrique et les pays du Levant, et Skander Ghattas, responsable Vente-MM
Tunisie.

anthony-vonsee1.gifWebmanagercenter:
Que représente le marché tunisien pour une firme telle que Cisco ?

Anthony Vonsee : Pour nous, la Tunisie est un pays phare. Je suis très
impressionné par l’adhésion du gouvernement à tout ce qui touche aux TIC.
Cisco travaille avec lui à réduire la fracture numérique et à accélérer son
exécution. Le gouvernement a une vision claire et une démarche bien définie
par rapport aux TIC et exécute ce qu’il dit. La Tunisie est un pays
stratégique pour Cisco.

Où êtes-vous implantés exactement dans la région MENA et en Afrique ?

A.V : Nous sommes implantés en Egypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc,
en Afrique du Sud, au Kenya, en Algérie, au Nigéria et au Sénégal. L’Afrique
du Nord est très importante pour nous, la preuve en est que nous avons des
sièges dans tous les pays, nous venons d’ailleurs de nous installer en
Libye. Dans les régions subsahariennes, nous avons des bureaux par région.
En Afrique de l’Est, nous avons un seul bureau, au Kenya à Nairobi qui gère
tous les pays autour. Au Nigéria, un marché très important, nous avons un
siège qui gère l’Afrique anglophone de l’Ouest; nous avons également une
représentation à Dakar qui gère l’Afrique francophone. En Afrique du Sud,
nous avons deux bureaux, l’un à Pretoria et l’autre à Johannesburg.

Vous êtes bien implantés sur tout le territoire africain. Envisagez-vous
de créer une usine Cisco pour fabriquer du matériel sur place, ce qui
réduirait éventuellement leur coûts ?

A.V : Il n’y a pas de projets concrets dans ce sens et je ne voudrais
rien exclure dans l’avenir car tout est possible. Je ne pense pas pouvoir me
prononcer là-dessus. Il revient à «Manufacturing Cisco» de juger de
l’utilité d’un projet de ce type. Par contre, je ne crois pas que ce sont
les équipements qui coûtent le plus cher, c’est plutôt la recherche et
l’innovation, et Cisco investit énormément dans ces domaines qu’elle estime
importants dans la création de la valeur ajoutée. C’est la connaissance qui
crée la différence.

Pensez-vous que la consolidation de votre présence en Tunisie affectera
le rôle de vos partenaires tunisiens, notamment au niveau de la formation ?

Skander Ghattas : Cisco s’appuie sur des partenaires de qualité que nous
essayons de former et auxquels nous fournissons les connaissances les plus
récentes sur les nouvelles technologies pour mener au mieux certains
projets. Nous avons près de 10 partenaires tunisiens. Il y a des partenaires
et des centres de formation techniques Cisco en Tunisie. Nous en avons au
minimum deux qui dispensent des formations standard hebdomadaires aux
étudiants et aux différents cadres des entreprises étatiques ou privées sur
les technologies Cisco et utilisent nos équipements.

La technologie Cisco aide l’entreprise à être plus compétitive en ces
temps durs où la concurrence est devenue ardue. Elle leur permet de se
concentrer sur leur mission principale, augmenter la productivité et réduire
les coûts.

Qu’en est-il de Cisco Networking Academie ?

S.G : Cisco Networking Académie est un concept lancé depuis des années en
Tunisie et qui se présente comme suit : Cisco subventionne à grande échelle
l’implantation des laboratoires Cisco dans des universités comme l’INSAT,
SUPCOM ainsi que dans des universités privées. Elle les sponsorise en les
équipant du matériel Cisco et en assurant également des cours. Elle assure
la formation des formateurs en leur délivrant les modules de formation.
L’objectif est de former les étudiants à ses technologies et ses concepts.

A.V : A ce jour, 3.000 étudiants ont été formés dont 30% sont des femmes,
nous avons 14 académies et 24 formateurs certifiés dont 17% sont des femmes.
Pour nous, ce programme revêt une grande importance, nous investissons dans
la jeunesse.

Quels sont vos objectifs sur le plan commercial, logique de marché exige,
et quels sont vos intérêts ?

A.V : Il y a deux dimensions. L’une, commerciale, et nous avons des
programmes en direction des «Learning Partners» spécialisés dans une
formation très professionnelle en direction de l’entrepreneuriat et de la
profession. Nous travaillons sur des grands projets pour former les
professionnels. La deuxième relève du mécénat et elle est représentée par la
«Cisco Networking Académie», c’est une manière de servir la communauté.

Quels sont les pays où vous réalisez le chiffre d’affaires le plus
important dans la région MENA ?

A.V : Aux Emirats Arabes Unis, en Arabie Saoudite et en Egypte aussi. La
Tunisie est un marché très important et prometteur. C’est un pays qui évolue
rapidement. Parce qu’on y est plus rapide dans l’exécution des programme de
développement des TIC. Le gouvernement a très bien assimilé l’importance des
nouvelles technologies et montre une très grande réactivité dans la
réalisation des projets. On a compris qu’il s’agit de l’avenir du pays. Pour
les étudiants, on peut soit tabler sur l’apprentissage par les supports
papier ou par l’Internet. Il y a beaucoup de gouvernements dans la région
qui ont beaucoup d’idées mais qui ne les exécutent pas aussi rapidement. Il
n’est pas évident d’acquérir les connaissances par la manière classique,
page par la page, par contre, quand on est connecté sur Internet,
l’acquisition de la connaissance est beaucoup plus rapide.

Comptez-vous offrir des stages de formation aux Etats-Unis aux étudiants
ou aux ingénieurs ?

Nous avons déjà des programmes de stages de formation à l’étranger mais
pas uniquement aux Etats-Unis, en Europe également.

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