Une entreprise française à l’origine d’un système anti-sniper

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ème de détection des tirs de snipers “Pilarw”, mis au point par la PME lyonnaise 01db Metravib (Photo : O1db Metravib)

[10/04/2009 11:25:55] LYON, France (AFP) Une petite entreprise française spécialisée dans le traitement du son numérisé a mis au point un système de détection des tirs de snipers, qu’elle a vendu à une dizaine d’armées, notamment à l’armée américaine, soucieuses de mieux sécuriser leurs soldats mais aussi leurs véhicules.

Ce système, appelé “Pilarw”, a été vendu à environ 400 exemplaires, dont 200 à l’armée américaine, se félicite la société 01db Metravib, basée à Lyon (centre-est).

Il a notamment été utilisé en France lors du dernier défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées parisiens, pour la protection des nombreux chefs d’Etat présents.

Le service de relations publiques de l’armée française (SIRPA) a confirmé à l’AFP que ce système était “en cours d’études” “en vue de l’intégrer dans son système d’armes”. Selon une source proche des forces spéciales françaises, plusieurs régiments l’utilisent actuellement sur le terrain.

Exposée aux tireurs d’élite lors du siège de Sarajevo entre 1995 et 1996, l’armée française avait alors demandé à cette petite entreprise de s’atteler au problème de la détection des snipers.

Le nouveau système a été breveté en 1997 et équipe aujourd’hui des véhicules militaires, notamment de la coalition en Afghanistan, selon Alain Donzier, le responsable du service défense de 01db Metravib.

Le système, constitué d’un calculateur qui traite les données recueillies par des micros, localise deux secondes après le tir l’endroit d’où il est parti. Une caméra automatisée peut même en donner des images.

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écente du système de détection des tirs de snipers “Pilarw”, mis au point par la PME lyonnaise 01db Metravib (Photo : O1db Metravib)

Les projectiles d’armes de guerre, en dépassant la vitesse du son, génèrent deux ondes différentes : “l’onde de Mach” (un claquement lié au dépassement du mur du son) suivie de “l’onde de bouche” (le bruit de la détonation), explique M. Donzier.

Ces différentes ondes recueillies par plusieurs micros sont traitées par le calculateur qui transmet deux secondes plus tard la direction d’où vient le tir, sa hauteur et sa distance. Qu’ils viennent d’une Kalachnikov ou d’un lance-roquette, tous les tirs sont repérables jusqu’à 1.500 mètres.

De la bataille de Stalingrad en 1942 jusqu’à Sarajevo, où l’une des principales artères avait été rebaptisée “sniper alley”, ces tirs n’étaient auparavant détectables que par l’observation attentive d’un mouvement, d’un éclat ou d’une légère fumée.

“Une semaine après l’installation du système, nos soldats ont été la cible de snipers… La localisation des tireurs a permis la capture des insurgés et la saisie des armes”, explique un message de l’armée américaine “en opérations extérieures” repris par 01db Metravib dans sa brochure de présentation.

Après les véhicules terrestres, des études sont en cours pour équiper des hélicoptères. Un dispositif plus intégré, avec une image sortant directement sur l’écran de l’ordinateur, devrait sortir en juin.

La vente de ce système, qui coûte entre 20.000 et 200.000 euros selon les équipements, représente entre 15 et 20% du chiffre d’affaires global de cette entreprise française.