L’engouement pour le vélo en ville profite au marché du cycle

photo_1239358884165-1-1.jpg
élib’, le 29 janvier 2009 à Paris (Photo : Boris Horvat)

[10/04/2009 10:29:20] PARIS (AFP) Le Velib’ à Paris et les autres offres de vélos en libre-service dans les grandes villes ont redonné aux Français le goût du déplacement urbain en bicyclette et permis aux ventes de cycles de bien résister l’an dernier.

Sur 100 cycles vendus en 2008, plus de 22 ont été des vélos de ville destinés à servir de moyen de déplacement urbain, contre seulement 17 sur 100 en 2001, selon les chiffres du Conseil national des professions du cycle (CNPC) rendus publics jeudi.

Les fabricants de cycles ont vendu moins de vélos l’an dernier (-3,5%) mais leur chiffre d’affaires a résisté, affichant une hausse de 1%. En outre, les ventes de bicyclettes de ville se sont distinguées, avec une progression de 4%.

Le vélo de mobilité grignote du terrain sur le vélo tout terrain (VTT) qui reste cependant prépondérant avec 67% des ventes en 2008 mais dont les parts de marché s’effritent: -6% entre 2007 et 2008.

“Beaucoup de collectivités locales investissent dans des pistes cyclables et des équipements de sécurité, favorisant la pratique du vélo comme mode de transport urbain”, analyse Didier Huré, délégué général du CNPC.

“Le vélo de ville connaît un retour en grâce depuis deux ans, c’est une tendance de fond”, confirme Pascal Foxonet, chef du marché cycles chez Go Sport.

“Cependant, il faut rester prudent sur les usages: le vélo de ville peut aussi servir le week-end et le VTT peut servir seulement à se déplacer”, relativise le responsable de l’enseigne sportive.

Les habitudes des cyclistes urbains ont connu un bouleversement de taille ces dernières années avec l’apparition des parcs de vélos en libre accès qui ont poussé comme des champignons dans les villes françaises: Lyon, Paris, Marseille, Nantes, Toulouse et plus récemment Nancy ou Cergy-Pontoise (Val-d’Oise).

photo_1239359251125-1-1.jpg
élOstan ‘lib”, inspiré du Vélib’, place Stanislas à Nancy, le 24 septembre 2008. (Photo : Clotilde Verdenal)

“Le libre service permet d’attirer des gens qui avaient abandonné le vélo ou qui restaient frileux à l’idée de l’utiliser en ville. C’est une bonne nouvelle pour les professionnels du secteur”, se réjouit Didier Huré.

“Cela va aider à relancer le marché en contribuant à légitimer et à sécuriser ce moyen de transport”, estime Pierre Toulouse, vice-président de l’association “Mieux se déplacer à bicyclette” qui fédère des cyclistes à Paris et en Ile-de-France.

“Ce n’est pas aussi simple”, tempère Pascal Foxonet de Go Sport, “Au début, le libre service a un effet très négatif sur les ventes de cycles.”

“Puis au bout d’un certain temps les cyclistes reviennent dans les magasins pour se doter de leur propre vélo. C’est le cas à Paris depuis début 2009 où le vélo de ville reprend à nouveau des couleurs”, estime le responsable des ventes.

Didier Huré y voit, lui, une explication plus économique: “La crise incite à se déplacer en vélo parce que ça coûte moins cher mais elle a également tendance à réduire le budget loisir et donc les achats de VTT.”