Continental : le CCE écourté sous la pression de salariés de Clairoix

[16/03/2009 17:55:04] REIMS (AFP)

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és de Continental à Reims, le 16 mars 2009 (Photo : Francois Nascimbeni)

La réunion du CCE de Continental a tourné court lundi à Reims, la direction ayant reporté sa conclusion pour des raisons de sécurité après des jets de projectiles de salariés de l’usine de Clairoix (Oise), dont la fermeture est programmée.

Dès le début de matinée, plusieurs centaines de salariés de l’usine de Clairoix – qui emploie 1.120 salariés – venus en cars de l’Oise, s’étaient rassemblés devant l’hôtel où avait lieu le comité central d’entreprise.

Dans une ambiance parfois houleuse, aux cris de “Nous sommes tous des Kleenex”, ces derniers ont lynché symboliquement un mannequin représentant le directeur de leur usine et jeté oeufs et chaussures sur deux autres mannequins, suspendus à la façade de l’hôtel, figurant le même directeur et un dirigeant allemand du groupe.

Prévu de longue date, le CCE ne portait pas sur la fermeture du site picard, la plus importante en France annoncée depuis le début de la crise, l’automne dernier.

Toutefois, “pour marquer sa volonté de dialogue, le président du CCE avait invité une délégation de salariés à venir s’exprimer au début de la réunion”, a précisé la direction de Continental.

En fin de matinée, l’intrusion de quelques salariés en colère dans la salle de réunion du CCE, où ils ont jeté oeufs et projectiles divers – y compris des bouteilles en verre, selon un porte-parole de la direction – a finalement entraîné le report de la réunion après une suspension vers midi.

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ésident du CCE de Continental France, le 16 mars 2009 à Reims (Photo : Francois Nascimbeni)

Dans la salle, les murs et le sol étaient maculés de jaunes d’oeufs, a constaté un journaliste de l’AFP.

“Malgré le souhait de la direction et des représentants du personnel, les incidents provoqués par une minorité ce (lundi) matin n’ont pas permis de poursuivre cet échange de manière normale et constructive”, a commenté dans un communiqué Philippe Bleuvarcq, DRH du site de Clairoix et président du CCE de Continental France.

“Dans ce contexte, il est sain de suspendre cette rencontre”, a ajouté M. Bleuvarcq.

“Il ne faut pas rêver, ça va se durcir”, avance Xavier Mathieu, de la CGT. “Les gens n’ont rien à perdre”, poursuit-il.

Même son de cloche chez Antonio Da Costa, secrétaire CFTC du CE de Clairoix: “J’ai peur qu’au bout du compte, des conneries soient faites par des salariés désespérés”.

Les salariés – en grève depuis mercredi – devraient décider mardi matin de la poursuite de leur mouvement.

Jeudi dernier, déjà, le directeur de l’usine de Clairoix Louis Forzy avait dû battre en retraite, bombardé d’oeufs et projectiles divers alors qu’il devait s’exprimer sur l’annonce de fermeture du site, devant des salariés.

Continental a annoncé la semaine dernière son intention de fermer le site de Clairoix et le site allemand de Hanovre (780 employés).

Dans un entretien publié lundi dans le journal allemand Handelsblatt, le directeur du personnel de Continental a affirmé que l’équipementier “ne (reviendrait) pas” sur ces fermetures.

Une réunion du CCE de Continental France portant spécifiquement sur la fermeture de l’usine de Clairoix aura lieu le 31 mars.