Obama donne un ultime coup de collier face à la crise

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éricains, dont le PDG de Google Eric Schmidt (d) le 28 janvier 2009 à Washington (Photo : Saul Loeb)

[28/01/2009 18:03:27] WASHINGTON (AFP) Le président Barack Obama a donné mercredi un dernier coup de collier pour faire adopter un gigantesque plan de relance économique, quelques heures avant un vote qui devait représenter sa première grande épreuve de politique intérieure.

M. Obama a rameuté le monde de l’entreprise à la Maison Blanche, invitant une douzaine de patrons de grandes sociétés, pour réaffirmer l’urgence de la situation et surtout convaincre ses adversaires républicains de la validité du plan.

Deux jours après l’annonce de dizaines de milliers de suppressions d’emplois d’un seul coup, M. Obama a affirmé que les entreprises allaient “devoir accepter (leurs) responsabilités vis-à-vis de (leurs) employés et du public américain”.

Mais les salariés et “les entreprises qui suppriment des emplois pour ne pas couler ne peuvent pas se payer le luxe de l’action ou du retard” de la part du gouvernement, “ils ont les yeux tournés vers Washington pour qu’il agisse, de manière audacieuse et rapide”, a-t-il dit.

La Chambre des représentants devait se prononcer en fin d’après-midi sur un plan de 825 milliards de dollars, censé revigorer une économie qui paraît chaque jour aller plus mal, et sauver ou créer trois ou quatre millions d’emplois.

L’approbation par la Chambre, où les amis démocrates de M. Obama sont majoritaires, faisait peu de doute, et M. Obama s’est dit “confiant”.

Puis le Sénat votera à son tour sur son propre texte, peut-être la semaine prochaine. Les deux chambres devront ensuite s’entendre sur un texte de compromis.

M. Obama voudrait voir le texte sur son bureau avant le 16 février pour le signer.

Au-delà de l’adoption, c’est le vote des républicains qui retiendra l’attention, comme le possible baromètre du climat politique à venir.

Avant même son investiture la semaine passée, M. Obama a payé de sa personne pour rallier le plus grand nombre possible de républicains à ce plan élaboré par les démocrates.

Il s’agit de tenir la promesse faite de gouverner large, mais aussi de donner une caution politique à un plan qui devra rapidement prouver son efficacité à tous ceux qui doutent de lui.

Le plan est constitué pour 275 milliards d’allègements fiscaux devant inciter à la consommation et à l’investissement, et, pour le reste, de dépenses dans des chantiers publics, des aides aux gouvernements locaux ou des mesures sociales.

Pour les républicains, hostiles à l’intervention gouvernementale dans l’économie, le plan est trop onéreux et il ne comporte pas assez d’allègements fiscaux.

“Le problème de fond avec cette proposition de loi, ce n’est pas seulement qu’elle ne stimulera pas véritablement l’économie”, a dit à la chaîne CNBC un de leurs dirigeants à la Chambre, Eric Cantor, “c’est que les gens, les entreprises et les chefs d’entreprise, quand ils vont envisager l’avenir, vont y voir des milliers de milliards de dollars de dette supplémentaire”.

M. Obama a passé plusieurs heures avec les républicains mardi au Congrès.

Lui et les siens sont intervenus auprès des démocrates pour qu’ils renoncent à certaines dispositions du plan que les républicains qualifiaient d’argent mal employé. Ils se sont dits ouverts à la contribution des républicains.

Les entreprises dont il a reçu les patrons “traversent les temps les plus éprouvants que nous ayons connus depuis longtemps”, a dit M. Obama mercredi. Il a appelé à passer outre aux appartenances politiques. Il a dit “comprendre” le scepticisme de certains, mais il a fait valoir que la plupart de l’argent du plan irait “immédiatement et directement” à la création d’emplois dans le secteur privé.

Les républicains ont salué les efforts de M. Obama, mais la visite de celui-ci mardi n’a pas semblé les infléchir.