Aide aux banques : 380 millions d’intérêts déjà perçus par l’Etat

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/01/2009 20:28:34] PARIS (AFP) L’Etat français a prêté 23 milliards d’euros à treize établissements bancaires par le biais de la Société de financement de l’économie française (SFEF) et a déjà reçu 380 millions au titre des intérêts, a annoncé mardi la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

Mise sur pied en octobre dans le cadre des mesures de soutien à l’économie du gouvernement, la SFEF, qui bénéficie de la garantie de l’Etat, lève des fonds auprès d’investisseurs du monde entier, qu’elle prête ensuite aux banques.

“Le montant emprunté par la SFEF à ce jour est de 23 milliards d’euros”, qui ont bénéficié aux six grands groupes bancaires français (BNP Paribas, Société Générale, Caisses d’Epargne, Banques populaires, Crédit Mutuel et Crédit Agricole) et aux filiales de Renault et Peugeot spécialisées dans le financement du crédit automobile, a expliqué Mme Lagarde au cours d’une conférence de presse.

Ces montants, destinés à être réinjectés dans l’économie sous forme de crédits aux entreprises ou aux particuliers, ont été prêtés aux banques au taux moyen de 4%.

“En contrepartie de ces prêts, l’Etat a reçu 380 millions d’euros au titre des intérêts”, a indiqué la ministre.

La Société de prise de participation de l’Etat (SPPE), destinée parallèlement à aider les banques à renforcer leurs fonds propres pour résister à la crise, a quant à elle déjà prêté 10,5 milliards d’euros, au taux moyen de 8,2%, a-t-elle ajouté.

En décembre 2009, l’Etat touchera 850 millions d’euros d’intérêts pour ces prêts, a précisé Christine Lagarde.

Le gouvernement a annoncé dernièrement que l’Etat allait mettre à disposition des banques une deuxième tranche d’aide de 10,5 mds d’euros.

La ministre a rappelé les “engagements” exigés par l’Etat en contrepartie de son soutien.

“Nous avons demandé une augmentation des encours de crédits à l’économie de 3 à 4% (en volume, NDLR) selon les banques et le volume de leur clientèle. Aujourd’hui, elles tiennent cet engagement et sont au-delà même pour certaines”, a affirmé Mme Lagarde.

Par ailleurs, interrogée sur l’éventualité que l’Etat prenne 20% du capital de BNP Paribas, dès lors que la banque émettra pour 5,1 milliards d’euros d’actions préférentielles, la ministre s’est refusée à répondre.

“Si détenant 20% du capital, est-ce que l’Etat demandera ou non la présence d’administrateurs au conseil d’administration, c’est une autre histoire”, a-t-elle dit.

“Aujourd’hui, je ne peux vous répondre: tout dépendra de ce que la direction déterminera (…). Mais, dans l’hypothèse où BNP Paribas opterait pour l’émission d’actions préférentielles et la conversion des titres super-subordonnés émis lors de la première tranche en actions préférentielles, et “en fonction d’un cours de Bourse qui sera le même que celui qui est aujourd’hui en place, on aboutirait à la participation que vous indiquez”, soit 20%, a-t-elle dit.

Dans le cadre de la deuxième aide en fonds propres, les banques ont obtenu la possibilité d’émettre des “titres super-subordonnés” (TSS, sorte d’obligations), comme lors de la première opération en décembre ou, ce qui est nouveau, des “actions de préférence”, à dividende prioritaire mais sans droits de vote.

BNP Paribas a fait savoir lundi qu’elle allait émettre pour 5,1 milliards d’actions de préférence et rembourser simultanément à l’Etat les titres super-subordonnés émis en décembre pour un montant de 2,55 milliards d’euros. may-ban/evs/ef/LyS