Les recettes ont dépassé les prévisions en 2008. M. Moncef Bouden,
	secrétaire d’Etat auprès du ministre des Finances, chargé de la Fiscalité, a
	annoncé cette bonne nouvelle lors du débat sur la loi de finances 2009,
	organisé par l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (OCET) vendredi 16
	janvier 2009; et il était visiblement heureux de le faire. 
	Mais le secrétaire chargé de la Fiscalité voudrait que les contribuables ne
	s’arrêtent pas en si bon chemin. Précisant que «la pression fiscale est de
	20,4% et de 18,3% si l’on exclut la fiscalité pétrolière», M. Bouden note
	qu’«il y a une grande marge pour faire progresser les recettes fiscales,
	parce que nous ne sommes pas au niveau des autres pays émergeants dont la
	pression fiscale est de 21%».
	Toutefois, pour ne pas donner l’impression que les pouvoirs publics ont
	l’intention de le faire, le secrétaire d’Etat chargé de la Fiscalité
	s’empresse de faire remarquer que ses propos «ne veulent pas dire que nous
	pensons augmenter les taux» d’imposition. Car, explique-t-il, «nous avons
	abandonné cette démarche depuis des années».
	Les recettes fiscales provenaient en 2008 aux trois quarts du marché
	intérieur et à 25% de l’importation; à 57% de la fiscalité indirecte et à
	43% de la fiscalité directe qui «continue à augmenter», observe M. Bouden.
	Ce qui veut dire que les entreprises ont encore des progrès à faire en
	matière d’impôts. D’ailleurs, c’est pour les y inciter que les pouvoirs
	publics ont créé, en 2008, au sein du ministère des Finances, une direction
	générale chargée des groupes et des grandes entreprises. Qui constituent la
	source la plus importante de la fiscalité indirecte. 
	Les recettes de cette deuxième catégorie sont fournies à parité égale par
	les sociétés pétrolières et les autres entreprises. Une répartition qui
	inquiète un peu le gouvernement. «Il y a un danger : lorsque les prix
	pétroliers baissent fortement, le produit de la fiscalité pétrolière en fait
	de même dans la même proportion et la diminution est double lorsque le
	dollar» pique du nez en même temps.
	Pour sortir de cette situation, le secrétaire d’Etat chargé de la Fiscalité
	«espère un élargissement de l’assiette fiscale» et «un rétrécissement» du
	«réservoir» des contribuables bénéficiant du régime forfaitaire. 
	Le budget 2009 -17,2 milliards de dollars- sera alimenté à 77% par les
	ressources propres –provenant à 85% de la fiscalité- et pour le reste –23%-
	d’emprunts dont seulement 5% sur le marché international.
 
 
		

