Le dollar se renforce avec l’investiture de Barack Obama

[20/01/2009 22:32:03] LONDRES (AFP)

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Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

Le dollar se renforçait mardi et touchait des plus hauts depuis plus d’un mois face à l’euro et depuis près de huit ans face à la livre sterling, le climat d’inquiétudes qui entoure l’économie mondiale profitant au billet vert, soutenu aussi par l’investiture mondialement médiatisée de Barack Obama.

Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris) l’euro cotait 1,2877 dollar contre 1,3062 dollar lundi vers 22H00 GMT.

La monnaie européenne chutait également face au yen à 115,79 yens contre 118,27 lundi.

Le dollar perdait encore du terrain face à la devise nippone à 89,92 yens contre 90,53 yens la veille.

Le dollar profitait d’un double sentiment sur les marchés: d’une part, le retour de l’aversion au risque, avec des craintes renouvelées quant à la santé de l’économie mondiale et, d’autre part, l’événement incontournable de la journée, la prise de fonction mondialement médiatisée du président américain Barack Obama.

La monnaie unique a ainsi touché 1,2870 dollar mardi, au plus bas depuis le 9 décembre, malgré une forte remontée du baromètre de confiance allemand ZEW en janvier.

Les craintes continuaient de planer sur l’économie européenne, la Commission européenne ayant estimé la veille que l’économie de l’UE allait décroître de 1,8% en 2009, le PIB des 16 membres de la zone euro étant lui appelé à reculer de 1,9%, pour un retour à la croissance pas attendu avant 2010 sur le Vieux continent.

Face à la livre britannique, le dollar s’est également renforcé. La monnaie britannique n’a cessé de dégringoler jusqu’à passer sous 1,40 dollar, pour la première fois depuis huit ans.

Elle a touché un nouveau plus bas depuis juillet 2001 face au billet vert, à 1,3863 dollar. Face à la monnaie nipponne, la livre a touché un plus bas historique, à 125,25 yens pour une livre.

Les inquiétudes concernant les banques européennes ont été ravivées lundi après l’annonce par la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) d’une perte qui pourrait se monter à quelque 28 milliards de livres en 2008.

Cette annonce de la plus importante perte jamais subie par une entreprise britannique est survenue le jour où le gouvernement travailliste de Gordon Brown a officiellement lancé la seconde phase de son plan de sauvetage des banques, afin de mieux protéger celles-ci contre leurs actifs toxiques.

Cette mesure n’a paradoxalement pas calmé les esprits et la presse britannique en soulignait encore le coût mardi, tout en reconnaissant sa nécessité et en prédisant que des nationalisations devraient logiquement suivre.

“L’histoire de RBS a rendu les investisseurs nerveux non seulement à propos des banques britanniques mais quant à l’ensemble de l’économie. Une telle nervosité implique que l’aversion au risque remonte, les vainqueurs du jour étant le yen, le franc suisse et le dollar”, commentaient les analystes de Moneycorp.

“Si le sentiment du marché doit y être pour quelque chose dans l’évolution des changes aujourd’hui, ce sera évidemment pour favoriser la performance du billet vert. Il est dur d’imaginer qu’il puisse mal se comporter” le jour de l’investiture de Barack Obama, ajoutaient-ils.

Vers 19H00 GMT, la livre sterling reculait face à l’euro à 92,52 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,3916 dollar pour une livre.

La monnaie helvétique remontait face à la monnaie européenne à 1,4810 franc suisse pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,1501 franc suisse pour un dollar.

Le yuan chinois a fini à 6,8410 yuans pour un dollar contre 6,8676 yuans la veille.