Etats-Unis : Obama fait la promotion de son plan de relance au Capitole

[06/01/2009 22:30:55] WASHINGTON (AFP)

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à son arrivée au Capitole le 6 janvier 2009 (Photo : Harry Hamburg)

Le Sénat des Etats-Unis se préparait une rentrée mouvementée mardi, avec la nomination controversée d’un nouveau sénateur de l’Illinois par le gouverneur de cet Etat, Rod Blagojevich, accusé de corruption.

Le 110e Congrès, qui a vécu lundi son dernier jour, laisse la place mardi au 111e Congrès avec sa majorité démocrate renforcée par les élections du 4 novembre. Mais la rentrée s’annonce sous de mauvais auspices.

Les 100 sénateurs américains sont élus par tiers tous les six ans. Mais en cas de vacance d’un siège, c’est au gouverneur de l’Etat concerné que revient la charge de nommer un nouveau sénateur.

Or, le gouverneur Blagojevich a été brièvement arrêté début décembre par le FBI, qui l’accuse, écoutes téléphoniques à l’appui, d’avoir tenté de monnayer l’ancien siège de M. Obama.

Malgré le scandale et les appels à la démission, le gouverneur a nommé la semaine dernière l’ancien ministre de la Justice de l’Etat, Roland Burris, un Noir de 71 ans, au siège de M. Obama, qui était lui-même le seul Américain d’origine africaine siégeant au Sénat.

Le groupe démocrate du Sénat avait pourtant envoyé une lettre au gouverneur en lui demandant de démissionner et de ne nommer personne au siège de M. Obama.

“Toute personne nommée par le gouverneur Blagojevich ne peut représenter l’Illinois et ne sera pas intronisée par le groupe démocrate”, a prévenu le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.

M. Obama lui-même s’est prononcé contre la désignation de son successeur par M. Blagojevich. Roland Burris “est quelqu’un de bien et un serviteur de l’Etat compétent, mais les démocrates du Sénat ont clairement signifié il y a plusieurs semaines qu’ils ne pouvaient accepter une nomination de la part d’un gouverneur accusé d’avoir voulu vendre ce même siège de sénateur”, a-t-il déclaré.

Mardi, la confrontation risque d’être explosive, M. Burris s’étant déclaré légitimement sénateur et bien décidé à s’asseoir à sa place au Sénat. “Je ne suis pas inquiet car la nomination est légale”, a-t-il affirmé sereinement devant la presse.

De fait, aucun texte ne semble faire obstacle à sa nomination.

Il existe une décision de la cour suprême de 1969 concernant la Chambre des représentants, mais celle-ci stipule que les parlementaires n’ont pas le pouvoir d’expulser l’un de leurs membres élus, tant que celui-ci est qualifié pour le poste.

Les sénateurs démocrates résolus à faire barrage à M. Burris avancent donc en terrain vierge.

Ce parfum de scandale vient ternir la rentrée des sénateurs alors que ceux-ci ont d’autres chats à fouetter, notamment un plan de relance économique massif d’au moins 775 milliards de dollars à voter.

Autre nomination contestée, celle de Caroline Kennedy, fille du président assassiné John F. Kennedy, qui brigue le siège d’Hillary Clinton à New York. Mais Mme Kennedy, qui n’a guère d’expérience politique, ne convainc pas la sphère médiatique ni les New-yorkais qui doutent de ses qualifications.

Elle devrait être nommée par le gouverneur de l’Etat David Paterson.

Enfin, le Sénat doit encore accueillir le vainqueur du recomptage des voix dans le Minnesota. La victoire du démocrate et ancien acteur comique Al Franken, avec une poignée de voix d’avance, a été proclamée lundi par la commission électorale mais le perdant républicain Norm Coleman, sénateur sortant, s’est dit prêt à contester le comptage des résultats.

Si l’élection de M. Franken est validée, la majorité démocrate au Sénat comptera 59 sièges sur 100.