Commerce : la Tunisie plus petit «exportateur» arabe (avec la Jordanie) de produits de contrebande en direction du marché européen

Par Moncef MAHROUG

Alors qu’elle réalise près de 80% de son commerce extérieur avec l’Union
européenne, la Tunisie ne contribue que faiblement à la contrebande qui
submerge l’Europe des vingt-sept. En effet, dans les statistiques des
douanes européennes –pour l’année 2006- publiées en début de semaine par la
Commission européenne, notre pays n’apparaît qu’une seule fois, en
l’occurrence dans la rubrique des «produits alimentaires, alcools et
boissons ». Avec 6% des quantités saisies, la Tunisie y figure en figure en
5ème position, derrière la Turquie (18%), première, la Chine
(16%), Singapour (12%), et la Hongrie (7%), et devant l’Argentine et
l’Ukraine (2%) et l’Egypte (1%).

 

Quatre autres pays arabes sont beaucoup plus actifs que la Tunisie en
matière de contrebande destinée au marché européen. Les champions en la
matière sont les Emirats Arabes Unis et l’Egypte.

 

Les EAU sont actifs dans cinq secteurs : le matériel informatique (8ème,
2%), les vêtements de sport (6ème, 4%), les appareils et matériels
électriques (3ème, 7%), les parfums et cosmétiques (4ème,
9%), et, surtout, dans les médicaments où ils sont premiers ex-aequo avec
l’Inde (31%).

 

L’Egypte approvisionne, elle aussi, l’UE de produits contrefaits, dans cinq
domaines : les produits alimentaires, alcools et boissons (9ème, 1%), les
produits divers (6ème, 1%), les cigarettes (4ème, 2%),
le matériel informatique (6ème, 3%), et les accessoires de
vêtement (3ème, 2%).

 

L’Algérie –accessoires de vêtements (3ème, 2%) et les cigarettes
(3ème, 2%)- et la Syrie –CD (4ème, 1%) et les
jouets-jeux (6ème, 1%)- contribuent chacun au marché européen de
la contrefaçon dans deux domaines. La Jordanie est dernière, derrière la
Tunisie, dans les médicaments (7ème, 1%).

 

Les saisies d’articles contrefaits ou piratés par les douanes européennes
ont fortement augmenté en 2007, à 43 000, contre seulement 37 000 l’année
précédente, même si les quantités totales de produits saisis sont en recul
par rapport à 2006, où l’on avait atteint le nombre record de 128 millions
d’articles contre quelque 79 millions cette fois-ci. Cette baisse s’explique
par le fait qu’un nombre croissant de saisies concerne de petites quantités
de produits contrefaits ou piratés.

 

Selon un rapport de Bruxelles, cette situation résulte «en grande partie
d’une meilleure coopération entre les entreprises et les douanes, qui permet
désormais à ces dernières de repérer plus facilement les cargaisons
suspectes et de reconnaître les produits de contrefaçon».

 

Parmi les produits introduits en contrebande sur le marché européen, les
cigarettes et les produits d’habillement continuent de tenir le haut du
pavé, alors l’on enregistre une augmentation dans des secteurs
potentiellement dangereux pour les consommateurs (médicaments, équipements
électriques, produits d’hygiène personnelle).