La Chine et l’UE ouvrent un dialogue économique de haut niveau

 
 
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José Manuel Barroso et Wen Jiabao le 25 avril 2008 à Pékin (Photo : Minoru Iwasaki)

[25/04/2008 16:54:25] PEKIN (AFP) L’Union européenne et la Chine ont ouvert vendredi à Pékin un dialogue économique de haut niveau, soulignant aussi leur volonté de coopérer sur des problèmes mondiaux, comme le changement climatique et le développement durable.

L’exécutif européen était représenté en force pour cet événement sur lequel s’est greffée l’actualité de la question tibétaine.

Neuf commissaires entouraient le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, dont celui au Commerce, Peter Mandelson, co-président avec le vice-Premier ministre chinois Wang Qishan du nouveau dialogue baptisé “Mécanisme économique et commercial de haut niveau”.

“Un tel alignement de participants des deux côtés est sans précédent et démontre la profondeur de la relation bilatérale”, a commenté le Premier ministre chinois Wen Jiabao.

Il résulte, de la part des Européens, d’une sérieuse volonté de faire avancer les dossiers épineux, qu’il s’agisse du déficit commercial de l’UE vis-à-vis du géant asiatique, des taux de change, de respect de la propriété intellectuelle, de la sécurité des exportations chinoises ou d’ouverture des marchés financiers chinois, jugée encore insuffisante par les Occidentaux.

D’où l’idée de créer ce mécanisme, en gestation depuis le sommet sino-européen de novembre à Pékin, sur le modèle du “Dialogue économique stratégique” sino-américain lancé fin 2006 pour aplanir les différends bilatéraux commerciaux et économiques.

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Les délégations chinoise et européenne le 25 avril 2008 à Pékin (Photo : Minoru Iwasaki)

“Avec le Premier ministre Wen, nous sommes tombés d’accord sur le fait que ce nouveau mécanisme de dialogue devait se solder par des résultats concrets”, a affirmé le président de la Commission à la presse.

Au centre des préoccupations des Européens figure leur déficit commercial, chaque année plus ample. Il a doublé entre 2004 et 2007, passant de 80 milliards d’euros à 159 milliards d’euros, selon les statistiques européennes.

M. Barroso a affirmé avoir trouvé des interlocuteurs soucieux de redresser ces déséquilibres, en faisant état de “progrès” déjà vendredi.

“Nous travaillons maintenant en prévision du prochain sommet UE-Chine cette année en France, où nous ferons l’inventaire des nouveaux progrès et attendons de nouveaux résultats concrets”, a-t-il dit.

M. Barroso a également consacré une large part de sa visite au changement climatique, sujet “d’urgence” pour les Européens.

“Il est important d’arriver à des convergences avant le sommet de Copenhague” en décembre 2009, visant un accord mondial pour la réduction des émissions de CO2 après 2012, à l’expiration du protocole de Kyoto, a-t-il déclaré.

Soulignant l’importance d’une coopération avec la Chine pour la solution des “problèmes mondiaux” comme le changement climatique, M. Barroso a affirmé que le géant asiatique “était prêt à travailler conjointement avec l’UE pour promouvoir la feuille de route de Bali”.

La visite européenne a donné lieu à l’annonce de projets bilatéraux dans le domaine des énergies propres et du développement durable.

Pékin et Bruxelles devraient ainsi signer au prochain sommet UE-Chine “un accord de financement” pour fonder à Pékin un Centre pour les énergies propres.

L’Union européenne a également paraphé une lettre d’intention pour un projet “visant à former des experts chinois sur les énergies propres et renouvelables et à développer une technologie et une recherche communes”.

Toujours dans le domaine des sciences et technologies, les partenaires ont conclu un accord “sur l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire axé sur la science et la recherche”.

 25/04/2008 16:54:25 – © 2008 AFP