S.N.C.F.T : La cause ferroviaire de la banlieue Sud de Tunis

Par : Autres

Par Imededdine Boulaâba

Faisons un effort d’anticipation. Et imaginons le visage de la banlieue Sud
à l’heure de l’électrification des chemins de fer, un projet salutaire pour
des usagers, désireux de réhabiliter les transports publics, d’endosser les
vertus de la dépollution et de revitaliser le dynamisme économique de la
région. Actuellement, l’axe ferroviaire Tunis- Borj Cédria est un point
toujours plus pâle, menacé d’insignifiance en raison de la montée et de la
performance d’un secteur privé répondant, depuis une décennie, aux attentes
des banlieusards dans le domaine des transports.

 

«La S.N.C.F.T, partie intégrante du paysage culturel et économique du cordon
reliant Djebel- Jelloud à Hammam-Lif, est en mesure de relever le défi de la
compétitivité en saisissant l’enjeu de la modernisation d’une
infrastructure, incapable à l’aube du XXIème siècle d’épouser les besoins
ferroviaires d’une région industrieuse, soucieuse de réaliser son potentiel
de développement», répète un jeune cadre mégrinois qui met l’accent sur
l’attachement historique des banlieusards à la société nationale des chemins
de fer, appelé, plus que jamais, à se mobiliser pour améliorer les
conditions de transport de plus de 26 mllions de voyageurs par an.

 

L’axe ferroviaire Tunis-Borj Cédria :

 

Les habitants de la banlieue Sud sont donc mal servis. Peut-être est-ce
passablement de leur faute, tant ils ont mis du temps à saisir l’enjeu du
rail, puis à défendre en force leurs besoins ferroviaires en parlant
beaucoup, autrefois, de 3 voie, qui est actuellement très partielle, en
raison de son utilisation aussi bien pour les longues distances que lors du
trajet ordinaire, pendant les heures de pointe, rien de plus.

 

«Ce qui manque aujourd’hui, c’est une cadence plus rapide entre les
différentes stations car on ne peut pas faire grand-chose, pour l’instant,
en ce qui concerne la vitesse en raison de la lourdeur d’une infrastructure,
incapable de supporter un rythme soutenu, dense et performant», affirme M
Tahar Boukadida, un ancien ingénieur à la S.N.C.F.T, qui met l’accent sur
les coûts exorbitants de l’entretien d’une voie ferrée, inapte à coller aux
attentes des usagers.

 

«A l’heure du pétrole cher, des limitations d’émissions de CO2 et de la
saturation des routes, c’est un total non-sens de ne pas investir
massivement dans l’électrification d’un réseau ferroviaire, adossé à une
région qui se doit de disposer de transports publics contribuant à une
mobilité respectueuse de l’environnement, économiquement avantageuse, fluide
et rapide»,nous dit un membre de la jeune chambre de commerce de Mégrine
dont les propos trahissent les doléances de l’ensemble des banlieusards,
avides de populariser la cause ferroviaire en lançant, d’après certains, un
concours ou un blog pour permettre aux jeunes d’imaginer le train du
bonheur, le train idéal, opposé aux transports du stress et de la tension.

 

Bientôt l’électrification du réseau !

 

«Le projet d’électrification du réseau de la banlieue Sud de Tunis a démarré
par la reconstruction du pont de l’avenue de Carthage, ce qui permettra, à
la fin du XIème plan, d’améliorer radicalement les conditions de
transports, la fréquence des voyages et la réduction de la facture
énergétique», réclame Mme Latifa Jardak, chef de la division communication
au sein de la Société des chemins de fer tunisiens, qui insiste sur l’aspect
révolutionnaire d’un chantier, porteur d’avenir et en passe de devenir une
réalité tangible.

 

Le projet prévoit, d’après notre vis-à-vis, la pose de caténaires, la
construction de sous-stations électriques, la surélévation des quais, le
réaménagement partiel des voies dans les gares et l’adaptation des
installations de signalisation et de télécommunication, ce qui ne manquera
pas d’assurer, nous dit notre interlocutrice, une sécurité intégrale des
utilisateurs du train, des riverains et des usagers de la route.

 

A la faveur des travaux d’électrification, il sera procédé, conclut Mme
Latifa Jardak, au réaménagement de tous les bâtiments dans les gares et
arrêts de l’axe ferroviaire Tunis- Borj Cédria afin de le doter d’une
esthétique digne d’une ligne moderne, à même de répondre aux attentes d’une
clientèle en quête d’une réponse appropriée pour fluidifier la mobilité.

 

Par ailleurs, d’après une source autorisée du ministère du Transport, la
ville de Soliman sera intégrée au cordon ferroviaire à venir et une nouvelle
station, dotée de toutes les commodités, verra le jour dans la localité de
Seltène, ce qui va inciter les voyageurs à parquer leurs voitures tout en
prenant le chemin de la capitale dans de bonnes conditions. Inchallah