L’ex-PDG de Smoby mis en examen pour abus de biens sociaux et blanchiment

 
 
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Jean-Christophe Breuil, le 19 octobre 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[27/03/2008 23:26:28] NANCY (AFP) L’ancien PDG et petit-fils du fondateur du fabricant de jouets Smoby-Majorette, Jean-Christophe Breuil, mis en examen pour abus de bien sociaux et blanchiment en bande organisée, a été placé en détention, a-t-on appris jeudi soir auprès de ses avocats.

Le juge des libertés Olivier Clerc a demandé sa mise en détention provisoire, a-t-on appris à 22h30 auprès de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Nancy, où il était entendu, et de ses avocats.

“La mise en détention a été prononcée. Cette détention n’est pas justifiée. Elle sert les besoins de l’instruction. Mais celle-ci peut se dérouler sans que M. Breuil soit en mis en détention”, ont déclaré à l’AFP Mes Annie David et Alain Ribeyre.

“Dès demain, il fera appel de l’ordonnance qui l’a mis en détention”, ont-ils précisé.

Jean-Christophe Breuil, 38 ans, a été mis en examen jeudi pour “abus de biens sociaux et complicité d’abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée d’abus de biens sociaux, infractions commises au préjudice de plusieurs sociétés du groupe Smoby”, plus particulièrement SA Smoby et Smoby-Majorette groupe, avait annoncé le procureur-adjoint de Nancy Yvon Calvet dans un communiqué.

Le juge d’instruction Hervé Korsec a également mis M. Breuil en examen pour les infractions de “publication ou présentation de bilan inexact” et de “corruption de personnes n’exerçant pas de fonction publique”, “faux et usage de faux”, d’après ce texte.

“Certains faits de malversation sont reconnus, même s’il y a des contestations sur leur montant”, dont le total est évalué à “plusieurs millions d’euros”, a expliqué M. Calvet devant la presse, ce que les avocats de l’ex-PDG ont contesté.

Jean-Christophe Breuil est passible d’une peine de 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende, selon le vice-procureur.

Sa mise en examen fait suite à une information judiciaire ouverte le 11 juillet à Lons-le-Saunier (Jura). Interpellé mardi matin à son domicile lyonnais, il avait été placé en garde à vue – prolongée de 24 heures.

D’abord entendu dans les locaux de la section financière de la PJ de Dijon, il a été présenté jeudi matin au parquet de la JIRS-Nancy.

Jean-Christophe Breuil est soupçonné d’avoir mis en place un système de détournement de fonds de Smoby-Majorette via des sociétés écrans à l’étranger, ce qu’il avait démenti formellement mi-octobre, s’estimant victime d’une “campagne de manipulation” de la part de personnes voulant “la mort” du numéro un français du jouet.

Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros, Smoby-Majorette avait été placé en redressement judiciaire en octobre. L’essentiel du groupe, à l’exception de sa filiale Majorette, avait été repris le 3 mars par l’Allemand Simba qui prévoit de licencier plus de la moitié des salariés français d’ici fin mars.

Nommé à la tête de Smoby en 1993, à la suite du décès brutal de son père, Jean-Christophe Breuil a réalisé plusieurs acquisitions dont Majorette-Solido en 2003 et Berchet en 2005, et a créé l’ensemble des filiales à l’étranger.

 27/03/2008 23:26:28 – © 2008 AFP