Société Générale : remise en liberté du trader Jérôme Kerviel

 
 
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Jérôme Kerviel quitte la prison de la Santé accompagné de son avocate Elisabeth Meyer, le 18 mars 2008 à Paris. (Photo : Stéphane de Sakutin)

[18/03/2008 19:13:39] PARIS (AFP)

Jérôme Kerviel, le trader de la Société
Générale soupçonné de falsifications
à l’origine de l’une des plus grandes pertes de
l’histoire de la finance, est sorti de prison mardi
après-midi après que la cour d’appel de Paris eut
décidé de le libérer à l’issue de 38
(BIEN: 38) jours de détention.

Détenu depuis le 8 février, M. Kerviel est sorti
de la maison d’arrêt de la Santé à Paris peu
après 15H30, s’arrêtant quelques instants afin de
permettre aux médias, venus en nombre, de le photographier.

Il n’a fait aucune déclaration avant de partir en
voiture pour une destination inconnue. Selon son avocate, Me
Elisabeth Meyer, le jeune trader de 31 ans a été
“très surpris” par sa libération. “Il
ne s’y attendait pas”, a-t-elle ajouté.

Le trader “va aller se reposer quelques jours, ensuite
il aura des réunions avec ses avocats pour
préparer sa défense”, a expliqué à
la presse son porte-parole, Christophe Reille.

En début de matinée, la cour d’appel de Paris
avait décidé de remettre M. Kerviel en
liberté, contre l’avis du parquet général.
Celui-ci a cependant décidé de ne pas se pourvoir
en cassation contre cette décision.

La cour d’appel de Paris a justifié la remise en
liberté de Jérôme Kerviel en se fondant
notamment sur les résultats de la mission d’inspection
de la Société Générale,
présentés le 20 février, qui exclut
“à ce stade toute complicité ou
détournement”, selon une source proche du dossier.

Me Meyer a assuré
que le jeune trader continuerait, “comme on l’a dit
depuis le premier jour, à répondre aux
convocations des juges” du pôle financier du palais
de Justice, Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset.

L’un des avocats de la Société Générale,
Me Jean Veil, a également jugé cette décision
“très équilibrée”.

La remise en liberté de M. Kerviel est en effet
“assortie d’un contrôle judiciaire très strict
qui permettra à l’instruction de se poursuivre en toute
sécurité, en toute sérénité”, a
souligné Me Veil.

Selon lui, M. Kerviel est “astreint d’une certaine
manière à résidence et il a l’interdiction de
rencontrer un certain nombre de témoins et donc de
pouvoir exercer la moindre pression sur eux”. Aucune
caution ne lui a été imposée.

La porte-parole du parquet général, Ulrika Weiss,
a précisé les conditions du contrôle
judiciaire imposé au trader, devenu célèbre
dans le monde entier, après l’annonce par la
Société Générale d’une perte record de
4,9 milliards d’euros.

Ce contrôle prévoit “l’interdiction de sortir
d’Ile-de-France sans autorisation écrite et
préalable du juge d’instruction”, et lui impose de
remettre aux autorités sa carte d’identité et son
passeport avant sa sortie de la maison d’arrêt de la Santé.

M. Kerviel devra également “se présenter une
fois par semaine auprès des services de police” et
devra “chaque chaque mois justifier de sa
résidence” à ces mêmes services, a
ajouté le parquet général.

Enfin, le contrôle judiciaire lui interdit de
rencontrer les protagonistes du dossier, ainsi que de
“se livrer à une activité d’opérateur de
marché et à toute activité relative aux
marchés financiers”.

Jérôme Kerviel, soupçonné de
falsifications qui ont entraîné cette perte
record, avait été mis en examen le 28 janvier pour
“faux et usage de faux”, “introduction dans un
système de données informatiques” et “abus
de confiance”.

 18/03/2008 19:13:39 – © 2008 AFP