Bush veut rassurer face au spectre d’une crise financière qui risque de s’étendre

 
 
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George W. Bush entouré du président de la Fed Ben Bernanke (droite) et du secrétaire au Trésor, Henry Paulson, le 17 mars 2008 à Washington (Photo : Jim Watson)

[17/03/2008 23:06:31] WASHINGTON (AFP) Le président George W. Bush a reconnu lundi que les Etats-Unis vivaient des temps économiques “difficiles”, mais s’est empressé d’assurer que son administration contrôlait la situation, sans dissiper les inquiétudes que la crise ne se généralise.

“Une chose est sûre, c’est que nous connaissons des temps difficiles, mais une autre chose est sûre, c’est que nous avons agi de manière forte et résolue”, a dit M. Bush au lendemain d’une retentissante intervention de la Banque centrale pour éviter que la crise ne s’étende à l’ensemble du système financier international.

“Vous avez montré au pays et au monde que les Etats-Unis maîtrisent la situation”, a-t-il dit à l’adresse de son secrétaire au Trésor, Henry Paulson, qui a pris une part active aux discussions menant au rachat de la société d’investissement Bear Stearns.

Confirmant un interventionnisme croissant face à la crise, la Banque centrale a favorisé dimanche le rachat de Bear Stearns, acteur majeur des transactions financières, et elle a créé une nouvelle facilité de crédit en faveur des grandes banques d’investissement.

Il s’agissait d’empêcher que Bear Stearns n’entraîne d’autres protagonistes de la finance dans sa chute et d’augmenter un accès au crédit de plus en plus restreint pour les banques et les autres institutions, a justifié le gouvernement.

Cependant la Bourse de New York a terminé lundi une séance agitée sur une note contrastée, le Dow Jones a gagné 0,18%, mais le Nasdaq a cédé 1,60%.

Avant elle, les bourses asiatiques, puis les bourses européennes ont chuté. La déconfiture de Bear Spearns n’a fait qu’ajouter aux inquiétudes suscités par les mauvaises nouvelles venues des Etats-Unis. Le dollar a continué à décliner devant l’euro et le yen.

M. Bush, à l’évidence rattrapé par l’urgence, s’est fait rendre compte de la situation le matin par ses conseillers économiques, puis l’après-midi par son groupe de travail dédié aux marchés financiers, avec le président de la Fed, Ben Bernanke.

Son administration, confrontée au reproche d’encourager les comportements à risques, a défendu l’action conjointe du gouvernement et de la Banque centrale comme nécessaire pour “minimiser l’impact” de la déroute de Bear Stearns.

M. Bush a laissé la porte ouverte à d’autres actions de la part de son gouvernement qui, “si nécessaire, agira de manière résolue pour continuer à mettre de l’ordre dans les marchés financiers”.

En revanche, le secrétaire au Trésor a refusé de “spéculer” sur une intervention pour renforcer le dollar.

Il a indiqué que toute l’action du gouvernement américain consistait à “augmenter la confiance dans notre économie”, que l’intervention en faveur de Bear Stearns en faisait partie, et que la valeur d’un dollar “fort” se reflètera dans la vigueur des fondamentaux économiques américains.

“A long terme, tout ira bien pour notre économie”, a dit M. Bush.

Avant le week-end, il insistait sur la nécessité de ne pas “surréagir” et refusait un interventionnisme inconsidéré.

Il est à présent confronté aux critiques grandissantes, tandis qu’Alan Greenspan, président de la Fed de 1987 à 2006, prédisait peut-être la plus grave crise financière depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’administration américaine a nié avoir manqué à ses principes de libéralisme économique en se prêtant au “renflouement” d’une compagnie privée.

Mais elle devait surtout se défendre contre le reproche d’aider la finance et de moins se préoccuper des Américains confrontés à la hausse du prix de l’essence ou à la saisie de leur maison.

En pleine campagne présidentielle, les deux candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama, ont réclamé des me,ures en faveur des consommateurs.

“Il ne s’agit pas seulement de Wall Street mais de la vie de tous les jours”, a dit Mme Clinton.

 17/03/2008 23:06:31 – © 2008 AFP