Euro fort : la BCE est “surpuissante”, selon Dominique Strauss-Kahn

 
 
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Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, le 27 février 2008 à Abuja au Nigeria (Photo : Stephen Jaffe)

[03/03/2008 10:56:00] PARIS (AFP) Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a estimé que le “problème” de l’euro, qu’il juge “surévalué”, est que la Banque centrale européenne est “surpuissante”, dans un entretien au Monde daté de mardi.

“Le problème de l’euro est que la Banque centrale européenne, qui fait bien son travail pour contenir l’inflation, est surpuissante: elle n’a pas de contrepoids politique en la personne d’un vrai ministre européen des Finances qui serait en charge de la croissance”, a dit M. Strauss-Kahn.

“Le yuan et le yen sont sous-évalués, l’euro est surévalué et le dollar est entre les deux”, a-t-il estimé.

L’euro a atteint vendredi un niveau record à 1,5239 dollar.

“Nous voyons avec plaisir que les autorités chinoises acceptent progressivement un taux de change plus réaliste, dans leur propre intérêt. Mais le retour à l’équilibre ne relève pas d’une seule monnaie”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur la crise du “subprime”, M. Strauss-Kahn a jugé la situation “sérieuse”.

“Si la crise des +subprime+ et les difficultés potentielles des réassureurs américains contaminent encore plus gravement l’économie réelle en faisant chuter la confiance et la consommation aux Etats-Unis, tous les pays du monde en feront les frais”, a-t-il dit.

“Une première ligne de défense a été mise en place par la Réserve fédérale américaine et la BCE: elles ont apporté des liquidités pour éviter une crise”, a dit le directeur général du FMI.

“Je propose une deuxième ligne de défense: les pays qui ont des finances publiques saines pourraient favoriser et décider la mise en place de stimulations budgétaires, au moment opportun et de façon ciblée et temporaire”, a-t-il rappelé.

“Le FMI ne demande pas systématiquement de se serrer la ceinture”, a-t-il ajouté.

Selon M. Strauss-Kahn, cet “effort” pourrait être effectué par l’Inde, qui “a dit y être prête”, la Chine, et les “Etats pétroliers”, ce qui représenterait “entre 20 et 25% de la richesse mondiale”.

 03/03/2008 10:56:00 – © 2008 AFP