Salades : Barnier va demander une enquête sur la “répartition des marges”

 
 
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Des agriculteurs jettent des salades à l’entrée de l’autoroute près de Châteaurenard, le 28 février 2008. (Photo : Anne-Christine Poujoulat)

[01/03/2008 12:39:53] PARIS (AFP) Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, va demander à la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) une “enquête sur la répartition des marges” dans la filière de la commercialisation des salades, a-t-il annoncé samedi lors du salon de l’agriculture de Paris.

“Il n’y pas assez de transparence. Les producteurs sont actuellement payés 15 centimes d’euro pour une salade vendue au consommateur 1 euro, alors qu’ils devraient recevoir 50 centimes d’euro pour leur travail”, a déclaré M. Barnier à l’issue d’un entretien avec une délégation de producteurs provençaux de salades menée par Angélique Delahaye, présidente de la Fédération nationale des producteurs de légumes (FNPL).

Pour M. Barnier, “ce n’est pas un problème de surproduction, c’est un problème de répartition des marges”. “Il y a une répartion inéquitable de la valeur ajoutée”, a ajouté le ministre.

“La marge prise par les expéditeurs et les coopératives, ce que nous appelons dans notre profession la +première mise en marché+, est beaucoup trop forte”, a déclaré à l’AFP Mme Delahaye.

Les enseignes de la grande distribution, déjà mises en cause pour les fortes hausses d’autres produits alimentaires, ne veulent pas être “les boucs émissaires des difficultés conjoncturelles”, a affirmé vendredi la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD).

“Le marché de la salade est difficile depuis quelques semaines”, a-t-elle souigné, “la douceur des conditions climatiques” ayant entraîné une baisse des prix pour les producteurs.

Les producteurs provençaux de salades, qui ont bloqué jeudi les accès au Marché d’intérêt national (MIN) de Châteaurenard, ont décidé de poursuivre leur mouvement jusqu’à lundi, selon Serge Mistral, secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) des Bouches-du-Rhône.

Pour populariser leur mouvement, ils ont distribué gratuitement samedi midi, devant le stand de la FNSEA, le contenu de trois palettes de salades à la grande satisfaction des visiteurs du salon.

“La salade est chère maintenant: je la paye 1 euro, alors qu’avant l’introduction de l’euro, je la payais 1 franc”, déplore Marie-Christine, une habitante de Bouchain (Nord), avant d’enfourner sa laitue dans son sac plastique.

En France, un milliard de têtes de salades sont produites chaque année, dont 400 millions l’hiver en Provence, la seule région à en produire à cette époque de l’année en plein air avec le Roussillon, selon la FNPL.

 01/03/2008 12:39:53 – © 2008 AFP