Canada : le FMI baisse d’un demi-point sa prévision de croissance 2008 à 1,8%

 
 
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Le logo du FMI à Wahington (Photo : Tim Sloan)

[25/02/2008 16:10:20] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse d’un demi-point sa prévision de croissance pour l’économie canadienne en 2008, à 1,8% seulement, en raison notamment de l’affaiblissement de l’économie des Etats-Unis, a-t-il indiqué lundi dans un rapport.

En 2007, la croissance de l’économie canadienne atteignait encore 2,5%.

“La croissance a ralenti vers la fin de l’année (2007) et elle va sans doute encore décélérer jusqu’à 1,8% en 2008, en raison d’un fort ralentissement aux Etats-Unis, de l’appréciation passée du taux de changes et d’un resserrement des conditions sur les marchés financiers”, écrit le Fonds dans son point annuel (“Article IV”) sur l’économie canadienne.

En octobre encore, le FMI tablait sur une croissance de 2,3%. La révision était attendue car l’institution internationale avait annoncé en décembre qu’elle allait devoir abaisser ses précédentes projections dans le sillage de la crise américaine.

Le FMI rejoint ainsi la banque centrale canadienne qui avait pronostiqué en janvier un ralentissement de la croissance à 1,8% au lieu de 2,3% en 2008.

Cette décision s’inscrit ausi dans le cadre d’une large révision des perspectives économiques entreprise par le FMI. Il y a quelques jours, il avait réduit d’un demi-point ses prévisions de croissance pour l’Allemagne et pour la France, désormais attendue à 1,5% cette année dans les deux pays.

Le ministre canadien des Finances Jim Flaherty a réagi à ce rapport en assurant que le FMI dépeignait le Canada “comme un chef de file économique”. Notre gouvernement “prend des mesures pour garantir que la croissance se maintiendra malgré l’incertitude présente”, a-t-il ajouté.

Dans son rapport, le Fonds note que les conditions financières au Canada ont pour le moment été “peu affectées” par les répercussions de la crise mondiale du crédit, et que les vulnérabilités financières sont restées limitées. Mais “des incertitudes demeurent sur l’impact qu’aurait une nouvelle détérioration des conditions sur les marchés financiers américains”, ajoute le Fonds.

Toutefois “la demande intérieure devrait rester solide”, ajoute le FMI, pour qui l’économie canadienne, “qui dispose de fondamentaux forts, est en bonne positon pour affronter les défis à court terme”.

Le Fonds rappelle ainsi “les impressionnantes réussites macroéconomiques du Canada depuis le milieu des années 1990, qui ont été soutenues par des politiques monétaires et budgétaires saines et par des conditions extérieures favorables”.

Le FMI s’est félicité de la baisse des taux directeurs (ramenés à 4% en janvier) décidée par la Banque du Canada, et de la vigilance dont elle fait preuve. “Certains administrateurs (du FMI) ont estimé qu’il y avait sans doute une marge de manoeuvre pour réduire encore le taux au jour le jour à court terme”, note le rapport.

Le FMI salue aussi la baisse de la pression fiscale décidée par le gouvernement l’an dernier, jugeant que “la surperformance budgétaire prévue pour l’année en cours a préparé le terrain d’une baisse d’impôts”, et que “cela serait opportun compte-tenu de l’affaiblissement des perspectives économiques”.

Le Fonds rappelle aussi que le taux de changes réel du dollar canadien s’est apprécié de 45% depuis 2002 mais il note que cet ajustement a été “remarquablement fluide” en raison de “la flexibilité des marchés du travail”.

Le FMI appelle enfin les autorités à ne pas relâcher leur vigilance sur toutes les questions de long terme, que ce soit sur les gains de productivité, le contrôle des dépenses publiques ou la réduction de la dette.

 25/02/2008 16:10:20 – © 2008 AFP