France : le moral des industriels poursuit son érosion mais reste à un niveau “élevé”

 
 
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Usine textile à Brassac, dans le Tarn (Photo : Pascal Pavani)

[22/02/2008 10:38:11] PARIS (AFP) Le moral des industriels français a continué à s’éroder en février en raison de la perception d’un ralentissement de l’activité pour toucher son plus bas depuis janvier 2007, mais reste, à 107 points, à un niveau “élevé”.

L’indice mesurant le moral des industriels a perdu trois points en trois mois. Le recul d’un point en février témoigne “d’un léger fléchissement de la conjoncture industrielle” même si l’indice reste “à un niveau élevé”, a indiqué vendredi l’Institut national de la statistique (Insee) dans un communiqué.

“D’après les entrepreneurs de l’industriel manufacturière, le rythme de l’activité passée a un peu ralenti”, précise l’Institut.

Les chefs d’entreprises prévoient aussi une accélération des prix au cours des prochains mois, et les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l’ensemble de l’industrie, “se replient plus fortement”, commente l’Insee.

Par ailleurs, les stocks de produits finis demeurent “inférieurs à la normale” et les carnets de commandes restent “bien garnis”.

A 107 points en février, l’indice se situe “à un plus bas depuis janvier 2007”, remarque Marc Touati, économiste chez Global Equities.

Mathieu Kaiser, de BNP-Paribas, souligne cependant que l’indice reste “supérieur à sa moyenne de long terme”.

Mais “le ralentissement de la demande, extérieure comme intérieure, commence à se traduire par un recul de la confiance des entreprises concernant leurs propres perspectives de production”, ajoute-t-il.

“Plus inquiétant”, ajoute M. Touati, “les perspectives générales de production ont chuté de 9 points en février (…) et 38 points depuis juin 2007”, atteignant leur “plus bas depuis août 2005”.

“Le mouvement devrait continuer dans les mois à venir étant donné la poursuite de la dégradation des perspectives générales à un rythme accéléré (solde passé de 4 à -14 en 2 mois)”, prévoit Mathieu Kaiser.

“La détérioration actuelle des conditions d’activité et le resserrement des conditions de crédit devraient rapidement peser sur l’investissement des entreprises”, note-t-il.

“Ce ne sont désormais plus seulement les ménages qui ont peur de l’avenir, mais aussi les chefs d’entreprise”, conclut M. Touati, estimant que “la probabilité pour que la France réalise une croissance supérieure à 1,5% se réduit”.

 22/02/2008 10:38:11 – © 2008 AFP