Prix de l’eau : le gouvernement tente de calmer la polémique UFC/entreprises

 
 
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Un robinet d’eau courante, le 12 juillet 2004 à Paris (Photo : Joel Robine)

[20/11/2007 16:59:24] PARIS (AFP) Le gouvernement a tenté mardi de calmer une polémique sur le prix de l’eau qui oppose depuis plusieurs jours l’association de consommateurs UFC-Que Choisir et les entreprises du secteur.

“L’absence de données homogènes” sur le prix de l’eau en France “accroît le risque d’interprétations divergentes”, a estimé le ministère de l’Ecologie dans des “précisions” publiées uniquement sur son site internet.

Le prix de l’eau ne peut être uniforme car il est “lié à des caractéristiques locales telles que la qualité de l’eau prélevée, la densité des populations ou le niveau de service proposé à l’usager”, a-t-il expliqué.

Dans une étude publiée fin octobre, l’UFC-Que Choisir estimait que l’eau était surfacturée dans de nombreuses agglomérations, comme en Ile-de-France ou à Marseille, et épinglait les “bénéfices faramineux” des entreprises Veolia et Suez.

Lundi, la fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) a dénoncé de “graves erreurs” dans cette étude, en demandant au gouvernement de réunir les parties prenantes pour “rétablir la vérité”.

Alors que l’UFC estime que les entreprises du secteur dégagent des marges de 50%, la FP2E affirme que ces marges ne représentent que 7% du prix de revient de l’eau, et déplore que l’association de consommateurs ne tienne pas compte de certains paramètres “locaux”, comme le niveau d’équipement d’une collectivité, ou bien “de qualité”, comme les analyses de l’eau.

Le PDG de Veolia Henri Proglio avait lui-même estimé vendredi que l’étude comportait des “assertions totalement infondées” et des “inepties”.

Des élus d’Ile-de-France ont de leur côté demandé au syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) une baisse “substantielle” du prix de l’eau, en dénonçant les marges “exorbitantes” de Veolia, à qui le Sedif a délégué la gestion.

Mardi, l’UFC-Que Choisir a réagi à nouveau pour réclamer que les groupes Suez et Veolia publient des “comptes détaillés” sur les prix de l’eau, au lieu de “comptes administratifs extrêmement agrégés, donc illisibles”.

Il y a une “volonté de nuire à tous les acteurs” de l’eau, a rétorqué le même jour la fédération des entreprises du secteur, en expliquant que ces comptes étaient “publics”.

“Ce sont les comptes annuels de résultat, contrat par contrat”, conformément à un décret de mars 2005 “qui décrivent précisément tout ce qu’il doit y avoir, par exemple les frais de personnel, les frais d’assurance, les frais d’analyse, les impôts et taxes”, a-t-elle précisé.

Le gouvernement a pour sa part rappelé que des “indicateurs” qui prendront en compte également “la mesure du rendement des réseaux” et la “conformité du traitement des eaux usées” seront opérationnels en 2008, conformément à un décret du 2 mai.

Le suivi des indicateurs sera assuré par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), créé par la loi sur l’eau du 30 décembre 2006.

L’Onema mettra en oeuvre un “observatoire national du prix, de la qualité et de la performance des services d’eau et d’assainissement”, autour duquel le ministère réunira tous les acteurs concernés au premier trimestre 2008, selon le ministère.

 20/11/2007 16:59:24 – © 2007 AFP